Mobilité des seniors : de quoi parle-t-on ? (2)

Prévention

Date de rédaction :
13 juin 2015

La mobilité urbaine et géographique est variable d’un territoire à l’autre. La réforme régionale va obliger à repenser les espaces en fonction des mouvements de la population des personnes âgées dans les dix prochaines années. Pour Gilles Berrut, la personne âgée peut être considérée comme une personne migrante, qui change plusieurs fois de domicile. « À l’heure de la retraite, elle déménage souvent au soleil, pour profiter d’un temps plus agréable. Puis elle se rapproche d’un enfant ou rejoint un EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) moins cher à la mort du conjoint. Elle s’isole alors de son réseau social, est perdue géographiquement et se désinsère. Cela concerne 21% des personnes âgées de plus de soixante ans. Mais d’ici dix ans, ce chiffre va considérablement augmenter. C’est un sujet qu’il nous faut traiter maintenant. Car nous rencontrerons des difficultés du point de vue médical, de l’urbanisme, de l’économie, des services. Il faut mettre en place des formations dès maintenant. » Jean-Marie Chapon, représentant du dispositif Villes amies des Ainés, rappelle que « pendant très longtemps, la vision du grand âge s’est concentrée sur les questions liées au soin. Les attentes étaient fortes. Les EHPAD se sont multipliés, loin des centres villes. Aujourd’hui on sait que la mobilité de proximité est importante pour maintenir un lien social et éviter la désinsertion. » Une étude de géolocalisation par satellite a permis d’analyser les déplacements des personnes âgées. En moyenne, ils n’excèdent pas cinq cent mètres. La distance idéale serait de trois cents mètres. Les personnes âgées se rendent essentiellement dans les commerces de proximité. » Les autres motifs de sortie sont concentrés sur le lien social et la rencontre avec les voisins. Les transports en commun restent pour cela très importants et ne sont utilisés que si le temps d’attente n’excède pas quinze minutes. Au-delà, cela génère des inquiétudes. Il faut aussi penser aux bancs pour s’asseoir, si possible couverts et à la présence de toilettes sur le trajet, même si ces équipements ne sont pas utilisés. »

www.agevillage.com, 22 juin 2015.