Méthode Montessori et capacité à s’alimenter par soi-même : quelle efficacité ?
Interventions non médicamenteuses
La méthode Montessori (du nom de Maria Montessori, pédagogue italienne, 1870-1952), adaptée aux personnes atteintes de démence depuis une quinzaine d’années, propose des activités de stimulation tenant compte des besoins fondamentaux de la personne, indépendamment de ses troubles cognitifs : l’estime de soi, les possibilités d’exprimer ses pensées et ses affects, l’accomplissement personnel, le sentiment d’appartenance à une communauté de vie et celui de vivre une vie digne porteuse de sens et de qualité de vie. Selon les principes Montessori, de nombreux troubles psycho-comportementaux peuvent être liés à l’absence de satisfaction de ces besoins fondamentaux (van der Ploeg et O’Connor). Une étude randomisée taïwanaise, menée par le Professeur Li-Chan Lin, de l’Institut infirmier de clinique et santé communautaire de l’Université nationale Yang Ming, portant sur vingt-neuf résidents d’unités spécifiques Alzheimer, montre qu’une intervention de type Montessori auprès de personnes ayant des difficultés à manger (trente minutes par séance, trois jours par semaine durant huit semaines) apporte une réduction significative de ces difficultés (mesurées par les échelles Edinburgh Feeding Evaluation in Dementia et Eating Behavior Scale) : les personnes malades s’alimentent plus souvent et plus longtemps elles-mêmes.
Lin LC et al. Using a Montessori method to increase eating ability for institutionalised residents with dementia: a crossoverdesign. Clin Nurs 2011; 20(21-22):3092-3101. Novembre 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21981704.
van der Ploeg ES et O’Connor DW. Evaluation of personalised, one-to-one interaction using Montessori-type activities as a treatment of challenging behaviours in people with dementia: the study protocol of a crossover trial. BMC Geriatr 2010; 10:3. 24 Janvier 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20096137.