Médicaments déremboursés : quelles preuves scientifiques de leur efficacité et de leur sécurité ?

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Date de rédaction :
24 août 2020

La rédaction de Neurologie Psychiatrie Gériatrie souhaite dépasser la dimension passionnelle du débat sur le déremboursement des médicaments symptomatiques en publiant une synthèse sur leur efficacité et leur sécurité. Le meilleur niveau de preuve scientifique est établi pour les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase et la mémantine, qui ralentissent davantage le déclin cognitif et la perte d’autonomie qu’un placebo. Pour les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase, il est établi que l’interruption du traitement entraîne un déclin cognitif, un déclin de l’autonomie et une augmentation du risque d’entrée en institution à 12 mois. Quant à la tolérance, les essais cliniques contre placebo ont mis en évidence des effets indésirables digestifs chez environ 10 % des personnes traitées par des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase, se manifestant par des nausées ou des vomissements régressant à l’arrêt du traitement. En ce qui concerne la mémantine, les essais cliniques contre placebo n’ont pas montré d’effet indésirable particulier. Après quinze années de recul, le dispositif de pharmacovigilance n’a pas fourni de signaux inquiétants concernant ce traitement.

Belmin J et al. Le déremboursement des médicaments de la maladie d’Alzheimer ou à la double peine pour les malades et leurs aidants. Neurol Psychiatr Gériatr 2018 ; 18 : 194-198. Août 2018. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1627483018300886.