Médicament : que peut-on raisonnablement espérer ?

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Date de rédaction :
29 avril 2020

« Nous guérirons Alzheimer, si nous sommes assez nombreux à chercher », affirme le Pr Bart de Strooper, directeur de l’Institut de recherche UK Dementia. Il estime que 600 millions à 1 milliard de dollars US sont nécessaires pour développer un médicament. David Cameron, alors Premier ministre du Royaume-Uni, avait débloqué 250 millions de livres (284 millions d’euros) pour la création de cet institut. « Jamais dans ma carrière je n’ai vu un tel budget alloué à la recherche contre la démence. Pour autant, le défi est de taille. Honnêtement, je l’avais même sous-estimé. Je repars d’une page blanche. » Que peut-on raisonnablement espérer ? Bart de Strooper estime que de nombreuses maladies neurodégénératives ont une base commune : elles provoquent des modifications biochimiques au niveau cérébral avant même qu’apparaissent les symptômes. « Il ne sert à rien de se concentrer sur ces modifications biochimiques lorsque la démence survient. C’est déjà trop tard. On commence à comprendre comment les cellules qui interviennent dans la défense du cerveau contre des substances étrangères s’activent et développent une réaction inflammatoire. Il faudra déterminer avec davantage de précision ce qui se passe exactement à ce stade précoce, afin de pouvoir prévenir la démence. Le cerveau est hyperflexible, il peut s’accommoder de la présence de substances nocives et continuer de fonctionner normalement. Ce qui signifie qu’il y a largement le temps d’intervenir. Si nous pouvons renforcer les mécanismes présents, nous pourrons reporter l’apparition de la démence de nombreuses années. Si nous développons de nouvelles solutions, l’industrie pharmaceutique sera disposée à investir à nouveau dans la lutte contre la démence. »

www.lecho.be/dossier/vieillissement/Nous-guerirons-Alzheimer-si-nous-sommes-asseznombreux-a-chercher/9962866?ckc=1&ts=1515682324, 14 décembre 2017.