Médecins coordonnateurs : le droit de prescription
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Dans sa mission flash, la rapporteuse Monique Iborra (LREM) avait souligné qu’un EHPAD sur trois fonctionnait sans la présence pourtant obligatoire d’un médecin coordonnateur. Elle déplorait un « statut peu clair », sans droit de prescription, avec des temps partiels. Face à la pénurie, la question de l’élargissement du droit de prescription du médecin coordonnateur refait surface. Aujourd’hui, cette prescription n’est possible qu’« en situation d’urgence, de risques vitaux ou lors de la survenue de risques exceptionnels ou collectifs nécessitant une organisation adaptée des soins. » Près de la moitié des médecins coordonnateurs en EHPAD sont aussi des médecins généralistes ayant un mode d’exercice mixte. « Pour quelles raisons un médecin libéral pourrait-il soigner un centenaire vivant à domicile mais pas celui qui vit en institution ? » critique Bernard Oddos, vice-président du syndicat des médecins coordonnateurs en EHPAD, affilié à la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), pour qui « le danger d’élargir le droit de prescription du médecin coordonnateur est que le temps réellement consacré à l’activité de soin se fasse au détriment de la coordination médicale. Si, dans certains territoires, il faut innover, utiliser la télémédecine, solliciter les généralistes appétents à la gériatrie, faciliter les visites, simplifier les logiciels et les harmoniser, il demeure qu’en zone rurale, les EHPAD ne peuvent fonctionner sans les médecins libéraux. » L’association MCoor (Association nationale des médecins coordinateurs et du secteur médico-social) pointe le « vide juridique » concernant la notion d’urgence dans la prescription. L’urgence vitale est clairement reconnue par la loi : ce sont des situations qui peuvent engendrer des séquelles indemnisables. Mais la notion d’urgence varie selon les directeurs d’EHPAD, les équipes soignantes, les familles des résidents. Il est donc nécessaire de définir plus clairement les types de situation dans lesquelles le médecin coordonnateur doit décider de prescrire. L’association est favorable au fait d’élargir le droit de prescription à la gestion de la douleur, aux soins palliatifs et à la prise en charge des troubles psycho-comportementaux. Un Livre blanc est en préparation pour fin mars 2018.
Actualités sociales hebdomadaires, 26 janvier 2018.