Médecine de précision : le débat (2)
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Revenant sur les échecs répétés des essais cliniques et le retrait du laboratoire Pfizer de la recherche de nouveaux médicaments pour la maladie d’Alzheimer, le blog du Mythe Alzheimer écrit : « on continue à propager l’idée selon laquelle il existe des traitements médicamenteux efficaces et que de nouveaux traitements sont en voie d’être identifiés. Il y a pourtant de plus en plus d’éléments amenant à considérer que l’approche consistant à rechercher le traitement “miracle”, qui permettrait de traiter toutes les personnes ayant reçu un diagnostic de “maladie d’Alzheimer” » avec une même molécule est totalement illusoire, du fait de la complexité et de l’hétérogénéité de cette “maladie” (ainsi que des autres “maladies neurodégénératives”). » Dans ce contexte, on a vu apparaître le concept de médecine dite de précision, avec l’idée que cette approche de la médecine serait particulièrement pertinente : la médecine de précision représente une approche du traitement médical et de la prévention qui ne considère plus la population comme homogène, et se donne dès lors pour objectif d’identifier quelles sont les stratégies de traitement et de prévention efficaces pour des sous-groupes particuliers de patients, en se basant sur des facteurs génétiques et épigénétiques, environnementaux et en lien avec le style de vie. Elle se nourrit notamment de connaissances obtenues via des recherches portant sur d’importantes cohortes de personnes. La médecine de précision, appliquée à la démence, pourrait paraître bien adaptée à l’étude des multiples mécanismes et facteurs qui sont impliqués dans le vieillissement cérébral et psychologique problématique, et ce, de façon variable selon les personnes, écrivent les auteurs du Mythe Alzheimer. « Cependant, ce courant soulève de très nombreuses questions scientifiques, organisationnelles et économiques, cliniques, sociales, juridiques éthiques et philosophiques. En particulier, se pose la question de la vision déshumanisante à laquelle elle conduit, ainsi que de son coût financier très important. De plus, des doutes ont été émis quant à sa faisabilité et à son utilité, qui restent toutes deux largement à démontrer. »
www.mythe-alzheimer.org/2018/03/les-experts-en-maladie-d-alzheimer-ou-du-moins-certains-d-entre-eux-porteraient-ils-des-oeilleres.html, 17 mars 2018.