Maladie d’Alzheimer et géolocalisation (1)

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
16 mars 2012

Vincent Rialle, de l’unité fonctionnelle Alzheimer, technologie et méthodes d’intervention sanitaires et sociales au pôle de santé publique du CHU de Grenoble (Isère) et ses collègues, en collaboration avec Catherine Ollivet, présidente de France Alzheimer 93 et Christophe Brissonneau, de la société EBL, ont mené une évaluation socio-sanitaire de technologies de l’information pour la géolocalisation de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (étude ESTIMA) composée de trois volets : une étude sociologique auprès de soixante personnes, à domicile (aidants et proches) et en établissement d’hébergement (infirmières, aides-soignants, agents de service hospitaliers, directeurs, médecins coordonnateurs, médiateurs divers) ; une étude quantitative d’usage de la géolocalisation portant sur trois cent vingt-sept personnes malades porteuses d’un bracelet de géolocalisation (un tiers à domicile et deux tiers en établissement) ; une analyse éthique. Quels résultats ? Certaines personnes malades acceptent mieux les bracelets que d’autres : les soignants doivent « jouer, donner, ne jamais forcer » : cela relève de l’éthique relationnelle. Avoir un bracelet peut modifier le comportement de la personne malade : « depuis qu’elle est équipée d’un bracelet et qu’elle peut aller et venir, elle ne part plus. On a levé l’interdit et depuis, elle ne cherche plus à sortir ». Quant aux utilisateurs en charge des personnes malades, ils sont rassurés : le système de géolocalisation apporte avant tout un confort psychologique, celui de disposer d’un outil de sécurité de plus. Cependant, les trois quarts des personnes interrogées estiment que le dispositif technique ne modifie pas sensiblement la qualité de la prise en charge. 

Rialle V et al. Maladie d’Alzheimer et géolocalisation : premiers résultats de l’étude Estima. Soins Gérontologie 2012 ; 93 : 28-31. Janvier-février 2012.