Luminothérapie : quels effets ?

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
17 décembre 2011

Un syndrome dit « crépusculaire » (sundowning) peut être observé chez des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer qui dorment durant la journée, se réveillent plus tard et sont actives toutes la nuit. Depuis sa thèse de doctorat, LuAnn Nowak Etcher, maintenant professeur assistant de soins infirmiers à l’Université Wayne State de Detroit (Michigan, Etats-Unis), s’intéresse aux effets de la luminothérapie, une intervention courante pour les troubles circadiens (troubles affectifs saisonniers, décalage horaire), dans la régulation du rythme veille-sommeil des femmes atteintes de la maladie.  Dans une étude contrôlée et randomisée, menée auprès de vingt personnes, elle évalue l’effet d’une exposition à une lumière intense bleue et verte (groupe d’intervention) ou d’une lumière rouge tamisée (groupe témoin). Les aidants des personnes du groupe d’intervention déclarent observer une amélioration du fonctionnement global : les personnes malades leur semblent mieux réveillées, plus alertes, parlent mieux et ont de meilleurs capacités de reconnaissance et de coordination motrice. Ces effets sont variables d’une personne à l’autre. L’auteur prévient du risque d’une approche trop réductrice : « certains des troubles du cycle veille-sommeil que nous associons à la maladie d’Alzheimer ne sont pas nécessairement d’origine circadienne. Ils peuvent être liés à des besoins non satisfaits, à la douleur ou à d’autres phénomènes », et souhaite poursuivre l’étude avec un échantillon plus important. « Si les patients dorment mieux la nuit, et sont mieux réveillés durant la journée, ils peuvent manger, interagir avec d’autres personnes et profiter des repères que celles-ci leur donnent par rapport à leur environnement (cueing agents). Outre la lumière le jour et l’obscurité la nuit, d’autres éléments tels que les odeurs du repas, la prise de nourriture et les interactions, contribuent conjointement à réguler notre journée », explique l’infirmière.

Nowak LA et al. Qualitative Analysis of Therapeutic Light Effects on Global Function in Alzheimer’s Disease. West J Nurs Res 2011 ; 33(7) : 933-952. Novembre 2011.http://wjn.sagepub.com/content/33/7/933.abstract. www.eurekalert.org, 11 janvier 2011.