L’inflammation, liée ou non à une infection microbienne

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Date de rédaction :
12 mai 2016

« La protéine abêta-amyloïde et sa propension à former des agrégats est considérée comme anormale et comme l’une des causes possibles de la maladie d’Alzheimer. Cette vision a été au cœur des stratégies de développement de médicaments depuis plus de trente ans. Nous suggérons que cette vision est incomplète », écrivent Robert Moir, professeur assistant de neurologie à l’École de médecine de Harvard (Boston, Etats-Unis) et ses collègues, dans la revue Science Translational Medicine. « Un traitement curatif de la maladie d’Alzheimer n’a jamais été trouvé parce que les chercheurs ont mal compris l’origine de la maladie depuis trente ans », titre Sarah Knapton, dans la rubrique Science du quotidien britannique The Telegraph. Jordana Cepelewicz, du  Scientific American, consacre un article de vulgarisation à ce sujet. Dans de nouveaux travaux chez l’animal et dans des cellules en culture, les chercheurs montrent que la protéine abêta-amyloïde est un antibiotique protégeant le cerveau de l’infection contre la salmonelle du typhus. Les agrégats amyloïdes piègent et emprisonnent rapidement les bactéries. On ne sait pas si cette agrégation se produit en réponse à une infection réelle ou perçue, lors de stimulations stériles du système inflammatoire. Ces données « intrigantes » pour les chercheurs suggèrent un rôle duel pour la protéine bêta-amyloïde, à la fois protecteur et destructeur, dans l’immunité innée, comme c’est le cas pour d’autres protéines antimicrobiennes. Dans tous les cas, les processus inflammatoires sont identifiés comme de nouvelles pistes potentielles pour le développement de médicaments.