Limitation et arrêt des thérapeutiques actives pour les résidents d’EHPAD
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Lors de la première vague épidémique, les autorités sanitaires ont demandé aux médecins coordonnateurs d’EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de réfléchir à des procédures de limitation et d’arrêt des thérapeutiques actives (LATA) pour chaque résident. Il leur a été aussi demandé de cibler les résidents les plus à même de bénéficier d’une hospitalisation ou d’une réanimation pour éviter les défauts de soins. En Auvergne, un tiers des EHPAD n’ont pas de médecin coordonnateur. L’équipe mobile de gériatrie du CHU de Clermont-Ferrand a pris le relais pour concevoir une fiche LATA Covid-19, un document collégial rédigé avec l’équipe éthique du CHU et les services d’urgence, le SAMU-Centre 15 et les soins palliatifs. La fiche a été transmise à tous les médecins généralistes, médecins coordonnateurs, infirmiers coordinateurs des 104 EHPAD du Puy-de-Dôme. Seuls 37 ont réalisé la démarche d’identification des résidents sans l’aide de l’équipe mobile de gériatrie. Outre l’âge et des informations sur l’identité du résident, ces fiches contiennent les directives anticipées, les souhaits du patient, la notification d’une personne de confiance, les scores de fragilité et des informations nutritionnelles. Ces éléments servent à élaborer une proposition de prise en charge active en EHPAD ou à l’hôpital (en cas de covid-19). Dans ce cas, le résident peut être orienté dans un secteur hospitalier gériatrique ou non. Dans tous les cas, la fiche précise si le résident est éligible à la réanimation. Selon le gériatre Clément Lahaye du CHU de Clermont-Ferrand, très peu de directives anticipées sont renseignées et les troubles cognitifs sont souvent sous-estimés. L’avis des urgentistes et les régulateurs du SAMU reste prépondérant dans l’orientation des résidents et le rôle des équipes de soins des EHPAD minimisé.
Hospimédia, 22 décembre 2020.