L’illettrisme triple le risque de troubles neurocognitifs
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Miguel Arce Rentería et ses collègues, du département de neurologie de l’Université Columbia de New York (États-Unis), ont étudié les trajectoires cognitives de 983 personnes âgées de 65 ans et plus, n’ayant pas fait plus de 4 ans d’études. L’illettrisme a été évalué sur une base déclarative en posant la question « avez-vous jamais appris à lire ou à écrire ? » Des tests neurologiques portant sur la mémoire, le langage et les capacités visuelles et spatiales ont été réalisés pendant une période médiane de 3,5 ans. Par rapport à des personnes sachant lire et écrire, les personnes illettrées ont un risque presque triplé d’avoir un trouble cognitif majeur à l’inclusion dans l’étude. À l’inclusion, les personnes illettrées ont des troubles plus importants de la mémoire, du langage et des capacités visuelles et spatiales. L’illettrisme n’est pas associé à la vitesse du déclin cognitif. Sylvie Belleville, directrice scientifique du centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (Québec), rappelle le concept de réserve cognitive qui peut expliquer ces résultats : « si vous n’avez pas eu l’occasion d’apprendre à lire, vous n’avez pas eu l’occasion de modifier structurellement le nombre de connexions entre les différentes régions du cerveau impliquées dans la lecture, et vous ne pourrez pas bénéficier de ces connexions pour vous protéger quand arrive la maladie. »
Arce Rentería M et al. Illiteracy, dementia risk, and cognitive trajectories among older adults with low education. Neurology, 13 novembre 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31722961. https://lactualite.com/actualites/les-analphabetes-seraient-trois-fois-plus-a-risque-de-souffrir-de-demence/, 21 novembre 2019.