Libre choix : à quel prix ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 novembre 2007

Selon Bérengère Poletti, le problème central du financement de la dépendance liée à la maladie d’Alzheimer est la couverture du « reste à charge » supporté par les familles : les familles ne pouvant pas mobiliser mensuellement une somme d’au moins mille cinq cents euros ne sont pas en mesure de faire face aux frais d’hébergement en institution adaptée aux personnes âgées dépendantes. A cette somme s’ajoutent les frais de prise en charge non médicale restant à la charge du malade. La dépense pour le maintien à domicile atteint souvent quatre mille cinq cents euros par mois en raison de l’exigence d’emploi de trois assistants pour la surveillance permanente du malade. Les familles sont donc conduites à s’investir elles-mêmes dans cette surveillance, au prix de perte de revenus professionnels. En cas d’impossibilité physique ou financière, ce qui est fréquent, elles sont amenées à demander une hospitalisation. Les liquidations de patrimoine ne sont pas rares pour faire face aux dépenses. 
Une certaine forme d’inégalité face à la maladie existe donc en fonction de la fortune ; elle est d’autant plus grave que l’on constate que la durée et la qualité de vie des malades sont réduites en cas d’hospitalisation en raison de l’absence de suivi adapté à la maladie d’Alzheimer par rapport à un placement dans une unité de vie Alzheimer d’un EHPAD ».
Assemblée nationale . Bérengère Poletti. Avis de la Commission des Affaires culturelles, familiales et sociales sur le projet de loi de finances 2008. Solidarité, insertion et égalité des chances, handicap et dépendance . 11 octobre 2007.