Les temps de trajet impactent l’organisation
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Dans un récent rapport, le centre régional d’études, d’actions et d’informations en faveur des personnes en situation de vulnérabilité (Creai) Pays de la Loire s’interroge sur la prise en compte des temps de déplacement au regard de l’organisation des équipes spécialisées Alzheimer (ESA).
Dans la région, le Creai recense 23 ESA pour 317 places autorisées, soit 86,3 places pour 100 000 habitants de 75 ans ou plus. On constate en premier lieu une grande disparité des territoires d’intervention qui résultent de fonctionnement et d’enjeux différents liés à la question des temps de déplacements. 11 Esa sur 19 déclarent rencontrer des difficultés liées à des temps de déplacements conséquents.
Ces difficultés sont essentiellement rencontrées dans les territoires ruraux où les distances entre professionnels et patients sont plus grandes à parcourir. La solution de regrouper les interventions dans un même bassin est envisagée mais le risque est d’allonger les temps d’attente déjà important. 13 ESA sur 19 déclarent avoir un délai de prise en charge supérieur à deux mois.
En comparaison, dans les milieux urbains, les salariés rencontrent des difficultés quant aux problèmes de circulation et de stationnement qui allonge également leur temps de trajet.
Le rapport met en lumière que le temps de travail n’est pas comptabilisé en dehors des séances afin que les assistants de soins en gérontologie (ASG) puissent préparer leurs séances.
Le Creai s’interroge aussi sur la place donnée à l’infirmier coordinateur (Idec) au sein de l’équipe. En 2022, 5 Esa fonctionnent sans Idec, ce qui signifie que l’organisation repose sur l’ergothérapeute ou le psychomotricien.
Les auteurs expliquent que les objectifs de réhabilitation de maintien à domicile des Esa correspondent pourtant aux cadres d’interventions des Idec. D’autres structures plaident quant à elles la présence de l’idec au sein même de l’Esa afin de soulager entre autres le temps de travail des ergothérapeutes et de psychomotriciens.
Les auteurs du rapport préconisent enfin la signature de partenariats afin que les structures se rencontrent et échangent quant à leurs difficultés d’organisation. De nombreuses ESA (11) souhaiteraient développer les coopérations sur les secteurs d’intervention, notamment lorsque celui-ci couvre les territoires de plusieurs services de soins infirmiers à domicile.