Les services de santé cérébrale pour réduire les risques

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Date de rédaction :
02 novembre 2021

Pour le groupe de travail européen (European Task Force for Brain Health Services), les nouveaux services de santé cérébrale viendront compléter les centres mémoire existants en ciblant les personnes atteintes de troubles cognitifs : l’accent sera mis sur le profilage des risques et les interventions personnalisées de réduction des risques plutôt que sur le diagnostic et le traitement de la maladie à un stade avancé. Le profilage du risque sera adapté à l’âge des personnes, à leur niveau de risque et à la disponibilité des ressources locales. L’évaluation initiale du risque doit intégrer une mesure de profilage du risque multi-domaines. Pour les personnes âgées de 39 à 64 ans, les experts recommandent le score de risque de démence CAIDE (Cardiovascular Risk Factors, Aging, and Incidence of Dementia), et pour celles âgées de 65 ans et plus, le BDSI (Brief Dementia Screening Indicator) et l’ANU-ADRI (Australian National University Alzheimer’s Disease Risk Index). L’évaluation initiale devrait également inclure les facteurs de risque potentiellement modifiables, notamment les facteurs sociodémographiques, le mode de vie et la santé. Si les ressources le permettent, un test du statut de l’apolipoprotéine Eɛ4 (un facteur de prédisposition génétique à la maladie d’Alzheimer) et une imagerie par résonance magnétique structurelle devraient être effectués. Si cette évaluation initiale indique un faible risque de maladie d’Alzheimer, des interventions de faible intensité peuvent être mises en œuvre. Si l’utilisateur présente un risque élevé de maladie d’Alzheimer, des examens complémentaires doivent être envisagés si les ressources locales le permettent. Le risque polygénique de la maladie d’Alzheimer à apparition tardive lié à un variant génétique fréquent peut être testé chez des adultes d’âge moyen ou plus âgés. Les variants rares ne doivent être étudiés que chez les personnes ayant des antécédents familiaux de maladie d’Alzheimer précoce chez un parent du premier degré. L’imagerie avancée, avec la tomographie par émission de positons au 18-fluorodéoxyglucose (FDG-PET) ou à la protéine amyloïde peut être informative chez les personnes à haut risque pour clarifier la nature et la charge de leurs pathologies sous-jacentes. Les biomarqueurs du liquide céphalorachidien ne sont pas recommandés dans ce contexte, et les biomarqueurs sanguins doivent être validés avant d’être utilisés en clinique. Au fur et à mesure que de nouvelles technologies seront disponibles, les progrès de l’intelligence artificielle amélioreront probablement la capacité à combiner diverses données afin d’améliorer encore le profilage des risques.

Ranson J et al. Modifiable Risk Factors for Dementia and Dementia Risk Profiling. A User Manual for Brain Health Services-Part 2 of 6. Alz Res Ther 2021; 13(1) : 169. 11 octobre 2021. https://alzres.biomedcentral.com/track/pdf/10.1186/s13195-021-00895-4.pdf (texte intégral).