Les services de gériatrie peinent à recruter des jeunes motivés
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« A quel pied avez-vous mal, le droit ou le gauche ? » « Celui-ci… Non… Attendez… Je ne sais plus… » Accroupie face à sa patiente octogénaire, l’air concentré, Zeynab Trikha est à l’affût du moindre mouvement. Au bout de quelques instants d’observation minutieuse, la jeune femme parvient à identifier le pied douloureux. « Ce qui est propre aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, c’est qu’il faut chercher les indices, explique-t-elle. Comme les patients ont du mal à exprimer leurs symptômes, il y a une gymnastique à faire pour les soigner sans leur aide. » Depuis trois semaines, Zeynab Trikha est intégrée à l’unité de soins de suite et de réadaptation (SSR) Alzheimer de l’Hôpital Paul-Brousse, à Villejuif (Val-deMarne). Pour cette interne en médecine générale, cette expérience sera précieuse lors de sa future pratique : « Je sais que je vais être confrontée à une patientèle âgée. C’est important d’apprendre à travailler avec des personnes atteintes de troubles cognitifs. » D’ici à 2020, un Français de plus de 65 ans sur quatre sera atteint d’Alzheimer ou de maladies apparentées, prédit France Alzheimer. Depuis une dizaine d’années, des diplômes universitaires spécialisés ont été mis en place pour accompagner ce défi sociétal. Une formation d’assistant de soins en gérontologie a également été créée à l’intention des aidessoignants et des aides médico-psychologiques, lors du plan Alzheimer 2008-2012. Cependant les services de gériatrie peinent à recruter des jeunes motivés, rappelle Thibaud Lebouvier, coordinateur du diplôme interuniversitaire Diagnostic et prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées (DIU MA2) de l’université de Lille.
www.lemonde.fr/campus/article/2017/12/30/alzheimer-apprendre-a-lutter-contre-loubli_5236092_4401467.html, 30 décembre 2017.