Les services à domicile en danger
Le gouvernement québécois a fait beaucoup de promesses concernant les services de maintien à domicile, mais ceux-ci demeurent le parent pauvre du système de santé, estime un article de commentaire dans le quotidien Le Devoir. Le ministère de la Santé a publié un document qui, au final, « réduit dans certains cas la quantité des services gratuits pour leur substituer le recours systématique aux entreprises d’économie sociale ». Une coalition regroupant quatre-vingts organismes syndicaux du secteur, Solidarité-Santé, juge qu’il s’agit d’un recul important des prestations et d’un mouvement vers une privatisation des services d’aide à la personne. Des soins tels que la toilette, l’aide à l’habillement, aux repas seront sous-traités aux travailleurs de gré à gré ainsi qu’aux entreprises. Le paiement s’effectuera via une allocation directe ou le chèque emploi-service, mais la gratuité sera supprimée. Or, le Québec occupe le dernier rang des provinces du Canada en matière de dépenses par habitant en soins à domicile : un peu plus de soixante euros par personne. Dans les faits, plus de deux cent vingt-cinq mille ex-bénéficiaires de services à domicile devront désormais payer des prestations jusque-là gratuites.
Le Devoir, www.ledevoir.com, 3 décembre et 4 décembre 2004