Les risques liés à la désorientation spatiale chez la personne souffrant de la maladie d’Alzheimer, de Doc’Alzheimer

La revue pratique Doc’Alzheimer publie un numéro hors-série de cent pages entièrement consacré aux risques liés à la désorientation spatiale chez les personnes atteintes de démence, en s’appuyant sur de nombreux experts et une approche multi-disciplinaire. La perte de mémoire n’est pas le seul symptôme de la maladie d’Alzheimer. Derrière le terme « désorientation spatio-temporelle » se cache essentiellement un problème de repères. Pour la désorientation spatiale, le sujet n’a pas la perception d’où il est, d’où il doit aller ou comment il doit s’y rendre. Le diagnostic reste fondamental. Il permet de mettre des mots sur des symptômes, et surtout d’instaurer une prise en charge qui ne se limite pas, pour les équipes soignantes, aux médicaments. Face à une désorientation spatiale avérée, les risques sont nombreux : isolement, repli sur soi, errances… Le maintien à domicile est possible à condition évidemment de compter sur une présence humaine, qu’elle soit professionnelle ou familiale. Les nouvelles technologies sont utiles si on sait en maîtriser les dérives. Fabrice Gzil, responsable du pôle Études et recherche de la Fondation Médéric Alzheimer explique comment tenir compte à la fois de la sécurité et de la liberté d’aller et venir. « L’arbitre se nomme la vigilance. Concrètement, pour éviter toute confusion, il faut au préalable utiliser les bons termes et avoir une analyse sur le sens et les finalités. Si certains parlent de fugue, le terme est impropre, car il ne s’agit pas de mineurs qui fuient un lieu ou un contexte familial, mais de personnes adultes et malades, qui sont parfois à la recherche de leur passé, que ce soit leur maison d’enfance, celle de leurs parents… Ce terme de fugue est fortement connoté et donc infantilisant, alors que dans la réalité ces personnes semblent moins en fugue qu’en quête. »

Doc’Alzheimer. Hors-série n°2. Novembre 2013.