Les professionnels des EHPAD sont encore peu à l’aise avec la sexualité des résidents

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
11 octobre 2021

Une enquête de l’Espace de réflexion éthique des Pays de la Loire auprès de 515 professionnels d’établissements des Pays de la Loire (EREPL) montre que les équipes ne savent pas toujours quel comportement adopter concernant la vie sexuelle et affective des résidents. La profession la plus représentée était celle des aides-soignants, suivie de celle des agents de service hospitalier (ASH), des infirmiers, des cadres soignants, des psychologues, des directeurs, des aides médico-psychologiques (AMP) et des médecins. 63% des participants avaient plus de 5 ans d’ancienneté. Plus de 50 % des professionnels ont été confrontés à la verbalisation de fantasmes « quelquefois » ou « fréquemment », ainsi qu’à de la masturbation (39 %) et de l’exhibition (37 %). Les aides-soignants sont souvent en première ligne de ces manifestations, précise le Dr Miguel Jean, directeur de l’EREPL. Pour presque un sondé sur deux (49 %), ces manifestations ont occasionné des difficultés. Une majorité (72 %) ont eu une suspicion sur le consentement de l’un des partenaires, dans le cas des couples, et ont souligné la peur que les familles et/ou le résident concerné portent plainte (42 %). Sur le comportement à adopter, 47 % des professionnels ont déclaré avoir échangé avec leur équipe (47 %). Dans 21 % des cas, ils ont directement limité la vie sexuelle du résident, par « interdiction » de leur vie sexuelle, recours à un traitement médicamenteux, séparation et/ou éloignement des deux résidents, organisation d’un séjour de répit et parfois signalement au procureur dans une situation d’agression sexuelle. Parmi les autres attitudes, 14% ont signalé ne pas savoir comment réagir. Un tiers (34 %) souhaitent suivre une formation. Pour 29% des professionnels, le sujet appartient à la sphère privée des résidents et ne concerne pas leur travail. Quant à la place des familles, 44 % des professionnels ne savent pas comment procéder. Un quart des sondés ont déclaré que les familles étaient informées de la vie sexuelle du résident, 20 % qu’elles étaient tenues à l’écart et 10 % qu’elles participaient aux décisions prises.

Gérontonews, 30 septembre 2021.