Les personnes âgées en 2030. Etat de santé, démographie, revenus, territoires, modes de vie : portrait-robot de la génération qui vient, de Matières grises

Société inclusive

Date de rédaction :
13 octobre 2020

Le Think Tank Matières Grises, créé au printemps 2018 autour de 16 opérateurs du grand âge (ACPPA, ADEF Résidences, Arpavie, Colisée, Domidep, Domitys, Domus Vi, Emera, Fondation Partage & Vie, Korian, Les Senioriales, Maisons de famille, Orpéa, Sagesse Retraite-santé, SOS Seniors, Steva) souhaite apporter sa contribution au débat sur la dépendance en colligeant des données de différentes sources officielles. Les auteurs pointent trois évolutions à l’horizon 2030 : la forte progression du nombre de personnes âgées; « l’explosion » du nombre de personnes âgées dépendantes ; la hausse massive du nombre de personnes très âgées et fragiles, mais valides. C’est à partir de 2025 que progressera très fortement le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus (cibles des résidences services seniors et des résidences autonomie). C’est à partir de 2030, lorsque ces personnes auront 85 ans et plus et qu’elles seront dépendantes, qu’elles auront besoin d’entrer en d’établissement d’hébergement. En 2030, l’espérance de vie à 80 ans sera de 9 ans environ. Le défi du vieillissement se présentera de façon bien différente selon que la personne âgée habite en centre-ville (avec accès facile aux commerces et aux services publics), en milieu péri-urbain (où l’absence de véhicule devient un handicap) ou en milieu rural. Certains territoires vieilliront plus rapidement que d’autres. Les « quartiers prioritaires de la ville », territoires de « banlieue » aujourd’hui faiblement dotés en EHPAD, vieilliront progressivement. Pour le think tank, le niveau de revenus des personnes âgées à l’horizon 2030 ne justifie aucun catastrophisme : les revenus des retraités augmenteraient de 6% d’ici 2030, avec une légère baisse du niveau de vie des retraités par rapport aux actifs, ce qui ne signifie pas une diminution du niveau de vie dans l’absolu mais pourrait se transformer en baisse de pouvoir d’achat de services à la personne. 20% des retraités continueront d’avoir besoin d’un fort soutien public tandis que 30% auront un niveau de vie supérieur au coût actuel des prises en charge. Par ailleurs, les détenteurs d’épargne (logement, assurance-vie…) se concentrent dans les âges élevés. Ce qui redonnera de l’actualité aux scénarios qui militent pour une mobilisation du patrimoine (formules de viager et de prêt hypothécaire). Rien ne permet d’affirmer à ce jour que nous assisterons à une désaffection ou à une diminution des aidants familiaux à l’horizon 2030. L’INSEE prévoit que l’entourage familial des personnes âgées dépendantes sera plus soutenu.

Guedj J, Broussy L et Kuhn-Lafont A. Les personnes âgées en 2030. Etat de santé, démographie, revenus, territoires, modes de vie : portrait-robot de la génération qui vient. Les études de Matières grises n°1. Septembre 2018. www.ehpa.fr/pdf/think-tank-synthese.pdf?x22711 (synthèse), www.ehpa.fr/pdf/think_tank_rapport.pdf?x22711 (texte intégral).