Les malades jeunes en unité cognitivo-comportementale

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
15 juin 2016

On estime à environ cinq mille le nombre de malades jeunes (âgés de moins de soixante ans à la survenue des premiers symptômes) ayant un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou d’un syndrome apparenté, rappelle l’équipe du Pr Florence Pasquier, du centre national de référence des malades Alzheimer jeunes (CNR-MAJ) à l’Université de Lille (INSERM U1171). Les unités cognitivo-comportementales (UCC) créées durant le plan Alzheimer 2008-2012 s’attendent à recevoir un nombre important de ces malades jeunes en raison de la sévérité de leurs symptômes comportementaux. Une enquête a été menée par le CNR-MAJ, en collaboration avec le groupe UCC de la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG), auprès des quatre-vingt-quatre UCC ouvertes en France. Les deux-tiers ont répondu. Parmi les répondants, trente-trois UCC ont accueilli cent-soixante-dix-neuf malades jeunes. Le diagnostic est une maladie d’Alzheimer dans 47% des cas et une démence fronto-temporale dans 30%. Les motifs d’admission sont les troubles du comportement (86% des cas), la nécessité d’un répit pour l’aidant (31%) et l’attente d’une place en établissement dans 23% des cas. La durée moyenne de séjour est de 40.4 jours. Dans 39% des cas, la durée d’hospitalisation est augmentée du fait de la difficulté à trouver un lieu d’accueil à la sortie de l’UCC. 51% des personnes sont retournées dans leur milieu de vie initial et 39% sont entrés en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Pour les UCC n’accueillant pas de malades jeunes, le motif principal du refus est la réticence des équipes. Pour les UCC ayant reçu des malades jeunes, la plus grande difficulté est la sévérité des troubles du comportement, et le point le plus positif est l’exigence éthique demandée par ces situations particulières.

Lebert F et al. Problématique des malades Alzheimer « jeunes » en UCC : enquête nationale en France. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2016 ; 14(2) : 194-200. 1er juin 2016. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27277152.