Les interventions musicales actives peuvent améliorer la cognition, le comportement et l’autonomie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer

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Date de rédaction :
06 septembre 2021

Les effets des interventions musicales actives (qui sollicitent la participation des personnes malades) sont plus importants que ceux des interventions musicales réceptives (dans lesquelles les personnes ne font qu’écouter). Les tâches musicales actives et réceptives font appel à différentes zones du cerveau, ce qui entraîne des effets cliniques distincts. C’est ce que montrent María Gómez-Gallego et ses collègues, du groupe de recherches cliniques en neurosciences de l’Université catholique de Murcie (Espagne), dans un essai contrôlé et randomisé portant sur 90 personnes de 6 maisons de retraite. Les chercheurs ont comparé 3 interventions de 45 minutes, en groupes de 6 à 9 résidents, 2 fois par semaine pendant 3 mois (12 séances au total). L’intervention musicale active, en groupe de 6 à 9 résidents, était composée d’une chanson de bienvenue, d’exercices rythmiques, d’exercices de danse, d’un quiz musical et d’une chanson d’au-revoir. Dans l’intervention musicale réceptive, les participants étaient confortablement installés pour écouter une liste de chansons pré-enregistrées sur un ordinateur ; à la fin de chaque séance, l’animateur sélectionnait une chanson, puis demandait aux participants de partager leurs émotions ou leurs souvenirs. Dans le groupe témoin, les participants regardaient des vidéos sur la vie des animaux d’Afrique. Les capacités cognitives ont été évaluées à l’aide du score MMSE (Mini-Mental State Examination), les troubles du comportement à l’aide de l’inventaire neuropsychiatrique, la dépression à l’aide de l’échelle GDS (Geriatric Depression Scale), la capacité à réaliser les activités de la vie quotidienne à l’aide de l’index de Barthel et la fonction motrice à l’aide de l’échelle de Tinetti. L’intervention musicale active améliore les troubles cognitifs (MMSE 17,79 à 19,57, p<0,001) chez 85,7 % des participants, contre 11,8 % dans le groupe d’intervention musicale réceptive et 6,3 % dans le groupe témoin.  L’intervention musicale active améliore les troubles comportementaux (NPI 20,92 à 11,36, p<0,001) chez 92,9 % des participants, contre 42,9 % dans le groupe d’intervention musicale réceptive et 12,2 % dans le groupe témoin. Quant à l’autonomie pour les tâches de la vie quotidienne, elle est améliorée dans 46,4 % des cas (Tinetti 12,25 à 13,39, p<0,001) dans le groupe d’intervention musicale active contre 14,3 % dans le groupe d’intervention musicale réceptive et 17,1 % dans le groupe témoin.  L’intervention musicale active est utile pour améliorer les symptômes de la maladie d’Alzheimer et devrait être prescrite en complément des interventions habituelles, concluent les auteurs.

Gómez-Gallego M et al. Comparative Efficacy of Active Group Music Intervention versus Group Music Listening in Alzheimer’s Disease. Int J Envir Res Publ Health 2021; 18(15) : 8067. 30 juillet 2021. https://doi.org/10.3390/ijerph18158067 (texte intégral).