Les familles de résidents d’EHPAD ont peur d’un nouveau confinement

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 octobre 2020

Dans l’EHPAD d’Ile-de-France où vit Marguerite, 82 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, la dégradation de la situation sanitaire a conduit la direction, le 24 août 2020, à restreindre les horaires de visites qui ont lieu désormais en dehors des chambres. Cette décision et les mesures d’isolement ponctuelles évoquées par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, inquiètent Stéphanie, la fille de Marguerite, qui craint un nouveau durcissement. « C’est criminel de dire qu’il faut les isoler : ils sont en fin de vie et on les prive de leurs proches, si on les reconfine, ils ne tiendront pas. » Pendant le confinement, Stéphanie a pu discuter par visioconférence avec sa mère, allégeant la souffrance de ne plus se voir. « Mais pour certains résidents privés de leurs proches, il y a eu une dégradation nette de leur état : l’une avait perdu beaucoup de poids, un autre était devenu violent… Ça a été terrible pour eux », raconte-t-elle. Claudette Brialix, présidente de la FNAPAEF (Fédération nationale des associations et amis de personnes âgées et de leurs familles), témoigne : « les familles qui nous contactent ont peur. Elles nous disent : “on ne va pas remettre nos parents en prison !” » Le gouvernement lui-même reconnaît que le confinement généralisé des EHPAD de mars à mai – voire juin 2020 – a été vécu comme un traumatisme par les résidents, et que le retour de cette mesure pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le plan physique et/ou psychique des seniors. Les restrictions des visites de familles doivent donc être décidées au cas par cas et de façon toujours proportionnée, insiste Olivier Véran.

https://alencon.maville.com/actu/actudet_–on-ne-va-pas-remettre-nos-parents-en-prison-les-maisons-de-retraite-craignent-un-reconfinement_54135-4246323_actu.Htm, 27 août 2020.