Les facteurs qui influencent la durée de vie avec la maladie d’Alzheimer

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Date de rédaction :
06 avril 2020

La durée de vie avec une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée est variable et dépend de nombreux facteurs liés à l’individu, à son statut socio-économique, à son éducation, à la précocité du diagnostic, à la prise en soins…

En Finlande, Kaarina Korhonen, de l’unité de recherche sur les populations de l’Université d’Helsinki, a mené une étude sur un échantillon aléatoire de 11 % de la population finnoise âgée de 70 à 87 ans (54 064 personnes). Chez des personnes ayant des troubles neurocognitifs sévères, le fait d’avoir un faible revenu du ménage est associé à un risque de mortalité augmenté de 24 %. Miriam Haaksma et ses collègues, du centre Alzheimer de l’Université Radsboud de Nimègue (Pays-Bas) et du département de neurobiologie, sciences du soin et société de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède), ont souhaité développer des tables prédictives pour informer les médecins, les personnes malades et les familles de la durée de vie probable après le diagnostic. Les chercheurs ont mis en place un registre national chaînant les données de 829 centres de santé suédois (la totalité des centres mémoire et 75 % des lieux de diagnostic en médecine générale) et mesuré la progression de la fonction cognitive de 50 076 personnes âgées de 65 et plus pendant 10 ans. Durant cette période, 41,6 % des patients de la cohorte sont décédés. La durée de vie médiane depuis le diagnostic était de 5,1 ans (2,9 à 8 ans) pour les femmes et de 4,3 ans (2,3 à 7 ans) pour les hommes [50 % des personnes vivent moins longtemps, 50 % des personnes vivent plus longtemps que la durée de vie médiane]. Les facteurs prédictifs de la mortalité sont l’âge, le sexe masculin, une comorbidité plus importante et une fonction cognitive plus basse au diagnostic, vivre seul, et le fait de prendre davantage de médicaments.

Au Royaume-Uni, une cohorte rétrospective, menée par Katrina Moore, de l’Institut de neurologie de l’University College de Londres, portant sur 3 403 personnes atteintes de démence frontotemporale génétique, montre que l’âge à la survenue des premiers symptômes et l’âge du décès sont influencés par le type de mutation. La durée moyenne de la maladie varie de 6,4 ans à 9,3 ans selon la mutation impliquée.

Korhonen K et al. Midlife socioeconomic position and old-age dementia mortality: a large prospective register-based study from Finland. BMJ Open 2020; 10: e033234. 6 janvier 2020. https://bmjopen.bmj.com/content/bmjopen/10/1/e033234.full.pdf (texte intégral). Haaksma ML et al. Survival time tool to guide care planning in people with dementia. Neurology 2020; 94(5): e538-e548. Février 2020. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31843808. Moore KM et al. Age at symptom onset and death and disease duration in genetic frontotemporal dementia: an international retrospective cohort study. Lancet Neurol 2020; 19(2): 145-156. Février 2020. www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S1474-4422%2819%2930394-1 (texte intégral).