Les colocations Alzheimer, une troisième voie ?
Société inclusive
En France, les personnes âgées ont peu de choix de lieu de vie : leur domicile, autant que possible puis l’EHPAD lorsque les personnes sont dans l’incapacité de rester chez elles sans danger.
La Fondation Médéric Alzheimer a souhaité explorer d’autres alternatives et s’est intéressée aux colocations Alzheimer. Il s’agit de maisons dans lesquelles plusieurs personnes vivent ensemble. Il y a des espaces communs, comme le salon ou la salle à manger et des espaces privés tels que des chambres. Des services sont partagés, notamment la gestion du linge et la préparation des repas.
Pour explorer ce sujet, une étude observationnelle a été menée en 2022 et 2023 sur la base de six maisons partagées spécifiques pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer. Nous avons également mené une étude quantitative en cours sur 67 maisons partagées Alzheimer avec 58 maisons répondantes.
Ces maisons accueillent généralement huit colocataires et huit auxiliaires de vie sociale, qui aident aux activités de la vie quotidienne. Ils mènent et organisent des activités culturelles et de loisirs, des sorties dans la ville ou le village…. Ils accompagnent les habitants tout au long de la journée, mais aussi la nuit. Il y a également un « animateur-coordinateur » qui gère la vie quotidienne en organisant des activités telles que le conseil de la maison partagée, qui réunit les colocataires, les familles et les professionnels. Ils coordonnent également les professionnels externes : médecins, infirmières et kinésithérapeutes afin de faciliter le parcours de soin.
L’objectif des colocations est de maintenir la qualité de vie et les capacités des personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer en les impliquant dans l’organisation de la vie quotidienne, y compris les tâches ménagères. Le principe est de faire les choses « avec » plutôt que « pour ».
Les colocations Alzheimer pour les personnes vivant avec la démence sont encore peu nombreuses et peu connues en France. Cependant, les résultats de notre étude montrent que cette forme d’hébergement peut offrir une alternative intéressante aux EHPAD. Il y a cependant encore des défis à relever, tels que la nécessité de trouver un modèle économique viable et de surmonter les stigmatisations liées à la vie en communauté pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer.
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