L’ergothérapeute : un rôle clé dans la mise en œuvre des interventions cognitivo-comportementales

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Approches psychosociales

Date de rédaction :
10 août 2020

Les troubles psycho-comportementaux sont la cause principale de détérioration de la qualité de vie et de stress des personnes atteintes de démence et de leurs familles, rappellent Barbara Manni et ses collègues, du département de soins primaires de l’agence locale de santé de Modène (Italie). Des interventions psychosociales et environnementales adaptées permettent de réduire la sévérité de ces symptômes psycho-comportementaux. L’ergothérapeute est le professionnel clé formé pour intervenir dans la relation multidimensionnelle entre la personne, son environnement et ses activités. Aux Pays-Bas, Maud Graff et ses collègues, du centre médical de l’Université Radboud de Nimègue, ont conçu une intervention d’ergothérapie à domicile fondée sur des preuves scientifiques, devenue depuis 10 ans une référence mondiale : le programme COTID (community occupational therapy for older patients with dementia, Graff M et al, 2008). Il s’agit de 10 séances d’ergothérapie pendant 5 semaines, comprenant des interventions cognitivo-comportementales pour apprendre à la personne malade comment compenser son déclin cognitif, et apprendre aux aidants comment se comporter pour faire face à la situation. Depuis plusieurs années, la dissémination de ce programme à d’autres pays est devenu un sujet de recherche en soi. L’équipe de Modène a mis en place cette intervention d’ergothérapie en unité d’hébergement renforcé dans une maison de retraite, auprès de 14 personnes, âgées de 82 ans en moyenne, atteintes de démence au stade modéré à sévère (score MMSE moyen 15/30) et de troubles psycho-comportementaux sévères (index neuropsychiatrique 31). Trois mois après le début de l’intervention, les symptômes psycho-comportementaux ont été réduits de moitié et aucune chute n’a été constatée. La même équipe italienne a évalué l’effet d’une intervention d’ergothérapie à domicile auprès de 27 personnes âgées en moyenne de 80,6 ans, au stade léger à modéré de la maladie, et de leurs aidants. Les chercheurs observent une réduction du fardeau des aidants et une amélioration du sens de la compétence des personnes malades lorsqu’elles participent à des activités porteuses de sens.

Manni B et al. Occupational therapy in special respite care: a new multicomponent model for challenging behavior in people with dementia. Geriatr Care 2018; 4: 6749. www.pagepressjournals.org/index.php/gc/article/view/7649/7467 (texte intégral). Pozzi C et al. A pilot study of community-based occupational therapy for persons with dementia (COTID-IT Program) and their caregivers: evidence for applicability in Italy. Aging Clin Exp Res, 28 novembre 2018. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30488182. Graff M et al. Community occupational therapy for older patients with dementia and their care givers: cost effectiveness study. BMJ 2008; 336: 134. 17 janvier 2008. www.bmj.com/content/bmj/336/7636/134.full.pdf (texte intégral). Graff M et al. L’ergothérapie à domicile auprès des personnes âgées souffrant de démence et leurs aidants : Le programme COTID. Paris : Solal. 2015. ISBN : 978-2-3532-7188-7. www.deboecksuperieur.com/ouvrage/9782353271887-l-ergotherapie-chez-les-personnes-agees-atteintes-de-demence-et-leurs-aidants.