L’écriture : un « pari fou »
Interventions non médicamenteuses
Faire écrire des personnes atteintes de démence semble constituer un « pari fou », écrit Ophélie Engasser, docteur en psychologie, attachée temporaire d’enseignement et de recherche au département de psychologie de l’Université Nice-Sophia-Antipolis. Partant d’observations empiriques issues d’un atelier mis en œuvre au sein d’une unité de soins de longue durée (USLD) proposées à une soixantaine de personnes, elle montre que l’écriture, est en mesure de diminuer l’intensité des troubles du comportement des patients atteints de maladie d’Alzheimer et apparentées aux stades modérés à sévères. Le pari peut être relevé « à condition de changer de référentiel sur la manière de considérer le sujet. » La psychologue souligne « l’importance, d’une part, de ne pas considérer que tout est noyé dans le déficit et, d’autre part, de continuer à mobiliser les capacités préservées des patients, indépendamment du stade d’évolution de leur affection. Le degré d’atteinte ne préjuge pas des ressources subjectives, et quelque chose peut émerger dans la surprise d’une rencontre singulière, permettant de dégager un travail possible avec l’autre. Nous invitions donc les patients agités à l’atelier, non pas en fonction de leur score cognitif, mais parce qu’ils en manifestaient le désir. À cet égard, une patiente nous dit un jour après une séance de groupe : “si vous ne vous occupez pas de nous, alors on va mourir. ». S’occuper de l’autre, c’est donc parier sur l’existence du sujet aux prises avec la néantisation. Car s’il est admis qu’une subjectivité persiste à la démence, celle-ci doit être portée par l’autre. »
Perrot C et al. L’atelier d’écriture : une indication pour diminuer les troubles du comportement dans la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées au stade évolué. Neurol Psychiatr Gériatr 2014 ; 14(84) : 354-360. Décembre 2014. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1627483014001688.