Le temps du repas : manger ensemble (1)

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
25 mars 2011

Pour Kevin Charras, responsable du pôle Interventions psychosociales à la Fondation Médéric Alzheimer, les repas sont bien autre chose que la simple consommation des calories et des nutriments. Ce sont des moments importants pour interagir avec les autres, célébrer des évènements, discuter des nouvelles, partager des histoires et mettre en place les routines de la vie quotidienne. Dans le cadre du programme d’intervention psychosociale Eval’zheimer, deux unités spécifiques ont mis en place des repas partagés, entre résidents et membres de l’équipe, et évalué leur impact sur le poids des résidents. Le repas comprenait quatre plats : hors-d’œuvre, plat principal, fromage et dessert. Les plats n’étaient pas servis à la place, mais collectivement, de façon à ce que les résidents puissent se servir eux-mêmes et servir leur voisin. Un verre de vin était proposé s’il n’était pas médicalement contre-indiqué. A la fin du repas, un café ou un thé était partagé. Cette approche « domestique » de l’environnement et de l’accompagnement semble avoir un effet encourageant sur les personnes malades, en les rendant acteurs (empowerment), et sur le personnel : la prise de poids est significative chez les résidents ayant pris ces repas partagés, et le personnel a observé une amélioration de l’autonomie et des relations sociales, ainsi qu’une diminution de la déambulation et de l’agitation, ce qui rend plus facile le travail quotidien. D’autres approches utilisées dans le programme Eval’zheimer, (proposer des activités de nuit, ne pas porter de blouse) ont des résultats similaires sur la qualité de vie des résidents et la satisfaction du personnel. 

Charras K. International view: Close to home. Australian Ageing Agenda: Dementia Supplement, 42. Mars-avril 2011.