Le plaisir du jeu

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
19 décembre 2015

Si historiquement jeux et jouets sont rattachés à l’enfance et aux loisirs, aujourd’hui, ils se conçoivent aussi comme des objets intervenant dans le mieux-être des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Des recherches ont été menées conjointement par le Centre national de formation aux métiers du jeu et du jouet (FM2J) installé à Caluire, le centre de recherche clinique Cerveau – Fragilité de l’hôpital gériatrique des Charpennes à Villeurbanne (Hospices civils de Lyon) et l’Institut du Bien vieillir Korian, sur « le jeu comme approche thérapeutique non médicamenteuse pour la maladie d’Alzheimer », auprès de cinquante-quatre résidents d’EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Quels résultats ? le bien-être du résident évolue positivement suite à une séance de jeu ; le cadre ludique permet de diminuer, durant la séance de jeu, les troubles du comportement des résidents de façon plus significative qu’une séance de jeu traditionnelle, et d’augmenter les interactions sociales. Ces recherches (étude LUDIM), primées en 2015 par la Fondation Médéric Alzheimer et le Réseau francophone des villes amies des Aînés, font l’objet d’une thèse de doctorat en cours à l’Université Lyon-3, menée par Cédric Gueyraud, gérant et directeur du centre FM2J. Dans le domaine de la maladie d’Alzheimer, constate-t-il, « on a le plus souvent tendance à utiliser des jeux mal adaptés. Par crainte d’infantiliser les malades, il leur est proposé des jeux trop complexes, comme le Scrabble par exemple, qui risquent de les angoisser dès l’instant où ils ont du mal à respecter les règles. L’objectif est, au contraire, que chaque malade puisse tirer de cette activité ludique un plaisir qui devient en soi une véritable thérapie : il leur redonne confiance et une certaine autonomie s’ils peuvent choisir et utiliser leur jeu au sein d’un ensemble bien adapté. Le projet qui se joue, au sein d’une maison de retraite par exemple, doit être porté par tous, administratifs, corps infirmier et animateurs. Alors le jeu n’est plus secondaire ; il prend vraiment sa place dans la vie de l’établissement et dans le mieux-être de la personne malade. »