L’archétype de l’aidant

Société inclusive

Date de rédaction :
21 janvier 2016

Pendant la prise de Troie par les Grecs, le chef troyen Énée s’échappe en portant son vieux père Anchise sur ses épaules, conte Homère. Sa mère était Aphrodite, déesse de l’amour. Frappé par la foudre de Zeus pour avoir révélé sa liaison amoureuse, le mortel Anchise est resté boiteux (ou aveugle selon les versions) jusqu’à la fin de sa vie. Dans l’Énéide de Virgile, le plus long poème de l’antiquité latine, le demi-dieu Énée, archétype de l’aidant, devient le fondateur mythique d’une nouvelle civilisation, Rome. Le dessinateur Fabio Viscogliosi a choisi ce mythe pour illustrer le dossier du Monde économie consacré à la perte d’autonomie. Le moderne Énée est devenu un homme à tête d’ours, transpirant à grosses gouttes sous le poids du fardeau. Anchise est un homme à tête d’âne, portant les lunettes noires d’un aveugle. Tous deux s’en vont d’un pas décidé sur un chemin de montagne escarpé, de plus en plus étroit, qui débouche sur un promontoire lointain. On devine le précipice au bout du chemin.