L’activité physique a un effet protecteur sur la survenue des troubles cognitifs
Recherche
Prévention
En Corée du Sud, Yeo Jin Kim et ses collègues, du département de neurologie de l’Université Yonsei de Séoul, ont suivi, pendant 6 ans, 247 149 personnes de la cohorte du service national d’assurance maladie. Les personnes ont été divisées en plusieurs groupes : celles qui n’ont pas pratiqué d’activité physique de manière constante, celles qui ont commencé une activité physique, celles qui ont cessé une activité physique, celles qui ont pratiqué une activité physique de manière constante, et celles qui ont pratiqué une activité physique de façon irrégulière. L’incidence la plus faible de survenue d’une maladie d’Alzheimer a été observée dans le groupe ayant pratiqué une activité physique de manière constante (risque réduit de 18 % par rapport au groupe n’ayant jamais pratiqué d’activité physique de manière constante). Le risque est réduit de 11 % dans le groupe ayant commencé une activité physique. La pratique régulière réduit le risque de 15 % par rapport à la pratique irrégulière. Bien qu’aucun lien de cause à effet n’ait été établi, la poursuite d’une activité physique régulière chez les patients atteints de déficit cognitif léger est associée à un effet protecteur contre le développement de la maladie d’Alzheimer. De plus, l’arrêt de l’activité physique pourrait mettre fin à cet effet protecteur.
En Australie, Nathan Feter et ses collègues, de l’Ecole du mouvement humain et des sciences de la nutrition de l’Université du Queensland à Brisbane, ont suivi, pendant 15 ans, 9 275 personnes âgées de 50 ans et plus. L’activité physique dans la vie quotidienne et au travail a été mesurée tous les 2 ans Au départ, 69 % des personnes sont classées modérément à fortement actives. Le taux d’incidence cumulée [addition des nouveaux cas au fur et à mesure de leur apparition, rapportée à la population totale du groupe étudié] de la maladie d’Alzheimer est de 4,8 % dans le groupe inactif, 0,9 % dans le groupe faiblement actif et 0,2 % dans le groupe modérément à fortement actif. Par rapport au groupe inactif, les personnes faiblement actives ont un risque réduit de 60 % de développer une maladie d’Alzheimer. Chez les personnes fortement actives, ce risque est réduit de 78 %. En conclusion, chez les personnes âgées de 50 ans ou plus, il existe une association dose-réponse inverse entre l’activité physique et l’incidence de la maladie d’alzheimer sur 15 ans. Même de faibles niveaux d’activité physique ont des effets bénéfiques.
Au Brésil, Paulo Ricardo Pereira Dos Santos et ses collègues, du département d’éducation physique de l’Université de Pernambouc, ont mené un essai contrôlé et randomisé pour analyser les effets de l’entraînement à la résistance sur les fonctions cognitives et physiques chez les personnes âgées [la résistance se situe entre l’endurance et la force. On parle d’un entraînement en résistance si l’intensité de l’effort se situe entre 60 % et 77 % de la force maximale]. Cinquante participants (âge moyen 67 ans, 60 % de femmes) ont été randomisés en deux groupes : un groupe témoin ne pratiquant aucun exercice et un groupe pratiquant un programme d’entraînement à la résistance (3 séries de 10 à 15 mouvements en 9 exercices, 3 fois par semaine pendant 12 semaines). L’entrainement à la résistance atténue considérablement la baisse des performances en matière d’attention sélective et améliore significativement la mémoire de travail [mémoire à court terme permettant de stocker et de manipuler temporairement des informations afin de réaliser une tâche particulière, comme un raisonnement]. La marche rapide et la force musculaire maximale sont aussi améliorées.
Kim YJ et al. Association between physical activity and conversion from mild cognitive impairment to dementia. Alz Res Ther 2020) ; 12:136. 11 novembre 2020. https://alzres.biomedcentral.com/track/pdf/10.1186/s13195-020-00707-1.pdf (texte intégral).
Feter N et al. Physical activity in later life and risk of dementia: Findings from a population-based cohort study. Exp Gerontol 2020; 143:111145. Janvier 2021. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33189834/.
Pereira Dos Santos PR et al. Improving cognitive and physical function through 12-weeks of resistance training in older adults: Randomized controlled trial. J Sports Sci 2020; 38(17): 1936-1942. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32731786/.