La survenue des troubles cognitifs chroniques et invalidants n’est pas une fatalité

Prévention

Date de rédaction :
12 mai 2016

Pour Fabrice Gzil, « ces études nous rappellent que la survenue, au cours du vieillissement, de troubles cognitifs invalidants n’est pas une fatalité. Elles suggèrent qu’un mode de vie plus sain, au cours de la vie adulte, peut réduire le risque de développer un syndrome démentiel à un âge avancé. Cela signifie qu’en parallèle des efforts importants qui sont actuellement accomplis pour mettre au point des traitements contre les pathologies qui entraînent des troubles démentiels (comme la maladie d’Alzheimer), il serait souhaitable de mettre en œuvre d’ambitieuses politiques de prévention primaire. Mais n’en tirons surtout pas la conclusion que les individus qui ont des troubles cognitifs sont responsables de ce qui leur arrive ! Les enseignements que l’on peut tirer des études épidémiologiques sont d’abord populationnels. Ce que montrent les études indiquant une baisse de la prévalence et de l’incidence des syndromes démentiels, c’est d’abord qu’il ne faut pas relâcher nos efforts en matière de santé publique (en particulier concernant les facteurs de risques vasculaires). Mais ne négligeons pas les dimensions sociales du phénomène ! Si une population en meilleure santé et mieux éduquée a un risque plus faible de développer une démence, et s’il est confirmé que la baisse de la prévalence est moindre chez les femmes et chez les populations à faible revenu, alors nous sommes face à des inégalités sociales. En d’autres termes, il faudra une approche globale pour réduire le risque, ou retarder la survenue, des troubles cognitifs chroniques et invalidants. »