La souffrance des aidants

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 mars 2005

Voici douze ans que Josefa, qui a maintenant cinquante ans, s’occupe nuit et jour de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. Son témoignage est saisissant : Josefa a laissé tomber son travail, a déménagé avec son mari et ses enfants pour vivre avec sa mère malade, a dormi deux heures par jour pendant plusieurs années, quand elle le pouvait puisque sa mère confondait la nuit et le jour. Josefa et sa famille ont vécu portes closes en permanence, coupés de toute vie sociale pour elle. Maintenant que sa mère est complètement alitée, Josefa dort six heures par nuit, parvient à sortir quelques heures quand une assistante est là. Mais Josefa est prise dans l’étau de la culpabilité : elle sait qu’elle a donné ces années à sa mère au détriment de sa famille, et se sent également « aigrie » par l’épuisement. En même temps, elle ne regrette pas de s’occuper ainsi de sa mère, « qui a été une bonne mère et le méritait ». Josefa est en profonde dépression. 
Josefa fait partie des cent dix mille femmes et vingt mille hommes qui, en Andalousie, s’occupent d’un parent malade en permanence. Selon les responsables du Plan d’assistance aux aidants en Andalousie, ces aidants sont confrontés à un risque pour leur propre santé et, bien sûr, pour leur qualité de vie. Des centres de santé de Séville ont organisé des ateliers pour les aidants, afin de les conseiller pour alléger leur tâche, apprendre à se relaxer, et pour les amener à parler aussi d’eux-mêmes, afin de rétablir un peu d’amour de soi. 

El Paíswww.elpais.es, 11 avril 2005