La relation aidant-aidé dans la maladie d'Alzheimer, de Pierre Charazac, Isabelle Gaillard-Chatelard, Isabelle Gallice
Société inclusive
Lorsque le parent aidé tient les cordons de la bourse du couple, la dépendance réciproque n’est pas seulement une réalité d’ordre affectif, mais aussi matérielle, écrivent Pierre Charazac, ancien chef d’un département de gérontopsychiatrie, expert près la Cour d’Appel de Lyon, et ses collègues, dans un ouvrage consacré à la relation aidant-aidé dans la maladie d’Alzheimer. C’est le cas de l’enfant installé chez un parent auquel il assure un maintien à domicile de médiocre qualité, en lui refusant toute perspective d’entrée en établissement qui le jetterait lui-même à la rue. Or, lorsque ces situations basculent dans la maltraitance, avec un enfant qui prive son parent de soins ou vide petit à petit son compte, il est fréquent que le parent « couvre » ce dernier en refusant de dénoncer les mauvais traitements qu’il subit. Tout se passe comme si, au lieu de se cristalliser dans l’alternative bon fils-mauvais fils, le conflit de rôles basculait du côté du parent avec l’angoisse qu’une protestation de sa part lui fasse perdre son statut de parent assisté donc aimé. Le conflit interpersonnel est en permanence évité au prix d’un conflit interne douloureux mais muet.
NPG Neurol Psychiatr Gériatr, avril 2018. Charazac P, Gaillard-Chatelard I, Gallice I. La relation aidant-aidé dans la maladie d’Alzheimer. Paris: Dunod. Juillet 2017. 192 p. ISBN : 978-2-1007-6095-4. www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/relation-aidant-aide-dans-maladie-d-alzheimer.