La poule et l’œuf

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
22 juin 2020

Dans l’unité d’hébergement renforcé (UHR) de l’hôpital local de la Tour-du-Pin (Isère), Coline Vovk, de la ferme voisine, a apporté aux 16 résidents un coq et une poule. Elle a passé une heure à leur expliquer la vie à la ferme et le processus de reproduction. Ensuite, les résidents devront s’occuper d’une couveuse et surveiller l’éclosion des œufs pendant près de 20 jours. « Ça permet d’enrichir le quotidien, de ne pas tomber dans une routine. Même en ayant des troubles de la mémoire, on peut s’ennuyer, on voit le temps passer », assure Hélène Blanchard, cadre de santé de l’UHR. L’idée vient de Cécile Lesaint, animatrice à l’hôpital, qui emmène habituellement plusieurs résidents d’autres unités à la ferme pour participer à diverses animations. Les résidents de l’UHR ne pouvant pas se déplacer à la ferme, c’est la ferme qui vient à eux, pour remettre du lien avec l’extérieur. L’animation n’a pas seulement une vocation récréative. Outre le fait de casser la routine, l’objectif est de stimuler la mémoire des résidents. « D’un point de vue thérapeutique, cela permet de mobiliser la mémoire ancienne. Les résidents viennent souvent de La Tour-du-Pin et des alentours, c’est-à-dire d’une zone rurale. Ils sont nombreux à avoir eu des poules, à aller chercher des œufs à la ferme d’à-côté lorsqu’ils étaient enfants. « Ça rappellera sûrement des souvenirs à tout le monde. C’est notre espoir. L’animal, les odeurs, les sons peuvent éveiller les émotions. Et ça permet aussi de faire le lien avec la mémoire récente, entre le jour présent et la veille. Car il va y avoir un suivi des œufs tous les jours », souligne Hélène Blanchard. « Bientôt, la couveuse sera sous la responsabilité des patients de l’unité. »

www.ledauphine.com/isere-nord/2019/06/02/des-poules-pour-des-malades-d-alzheimer, 2 juin 2019.