La maladie d’Alzheimer dans la cité : politiques et initiatives locales
Droit des personnes malades
Une ville amie des aînés vise à améliorer la qualité de vie des citoyens âgés, en optimisant leur santé, leur participation à la vie de la cité et leur sécurité. Cette démarche, qui part d’une méthodologie proposée par l’Organisation mondiale de la santé, se développe en France depuis 2010, rappellent Paul-Ariel Kenigsberg, responsable de la veille et de la prospective, Jean-Pierre Aquino, conseiller technique à la Fondation Médéric Alzheimer, et Marion Villez, du laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales (LIRTES, EA 7313) à l’Université Paris-Est Créteil-Val-de-Marne. De façon indépendante, un mouvement né du terrain, centré sur la place dans la cité des personnes malades, s’amplifie dans le monde entier. Trois grands objectifs sont visés : sensibiliser les professionnels et la société civile à la maladie, vivre et habiter ensemble, mettre en capacité et protéger les personnes malades. Aider celles-ci et leurs proches à vivre le mieux possible avec et malgré la maladie est l’affaire de chacun, et suppose, à l’échelle locale, un engagement partagé entre les acteurs sanitaires, sociaux ou médico-sociaux et les autres acteurs de la société civile. Le succès de ces démarches visant à construire à l’échelle locale un environnement averti sur la démence est le résultat d’un effort de long terme. La mise en œuvre de cette approche de manière durable, à contre-courant des représentations stigmatisantes de la maladie, reste aujourd’hui difficile. Une question centrale reste celle de la manière dont les personnes malades elles-mêmes sont et seront, effectivement, partie prenante de ces processus.
Kenigsberg PA, Aquino JP et Villez M. La maladie d’Alzheimer dans la cité, politiques et initiatives locales. Rev Gériatr 2018 ; 43(3) : 149-158. www.revuedegeriatrie.fr.