La main à la pâte

Société inclusive

Date de rédaction :
22 octobre 2015

À l’unité Alzheimer Min Ran du centre hospitalier de Lannion (Côtes-d’Armor), une douzaine de résidentes écoutent les conseils et suivent les gestes de Frédéric Loyer, boulanger à Paimpol. À elles, maintenant, de mettre la main à la pâte, de lui donner la forme qu’il faut. Quelques coups de ciseaux pour l’entailler, « et vos brioches auront un petit air de crocodile », lance le boulanger. Les apprenties d’un jour ne rechignent pas. Certaines n’y croient pourtant pas trop, comme Geneviève, qui trouve que sa brioche n’a pas fière allure et a besoin d’être rassurée. D’autres y mettent du cœur à l’ouvrage : Régine tresse trois morceaux de pâte « pour la première fois » de sa vie. Cela rappelle des choses à Monique. « Avant je faisais des gâteaux. J’ai encore des recettes ici, dans ma chambre, d’ailleurs ! » L’association La main à la pâte, créée il y a deux ans et demi par Frédéric Loyer, intervient principalement dans les écoles et maisons de retraite. Cette fois, elle a été invitée par Catherine, agent de service hospitalier : « Cette activité a pour objectif de stimuler les personnes, de leur rappeler quelques souvenirs, par exemple quand on va voir avec elles la cuisson dans le four à bois qu’a apporté le boulanger. Cela fait travailler un peu la dextérité aussi », explique-t-elle. Avant la cuisson, Frédéric réinterroge les participantes sur les ingrédients qu’il a fallu mettre dans cette brioche qu’elles goûteront dans l’après-midi. Farine, sucre, eau, beurre, levure, œufs… « La mémoire, c’est comme la pâte, ici ça se travaille. »