La liberté d’aller et de revenir
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Les personnes malades
Lorsqu’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer disparaît, le premier sentiment des proches est la peur, la panique et l’angoisse, explique l’Espace éthique Alzheimer Grenoble-Alpes. L’entourage familial et professionnel va mobiliser tous les moyens à disposition pour la retrouver. Cette responsabilité ressentie par l’entourage joue un rôle majeur dans la façon d’agir, avec devoir de vigilance et d’attention bienveillante envers la personne. Cette vigilance se traduit par des systèmes de sécurité en institution et à domicile. À première vue, ces éléments de sécurité peuvent suggérer une atteinte à la liberté d’aller et venir, voire même une forme de contention. Cependant, dit l’Espace éthique, dans le contexte de la vulnérabilité des personnes, ce qui compte serait plutôt « la liberté d’aller et de revenir ». Le droit au risque doit être pris en compte en même temps que la liberté d’aller et venir. Certains pays acceptent davantage que la France ces risques liés à la perte de l’autonomie induite par les troubles neurocognitifs. L’Espace éthique s’interroge : tout en conservant pour les aidants les principes de responsabilité, de vigilance et de bienveillance, et en mettant en balance les bénéfices respectifs de la contrainte et de la liberté face au principe d’humanité et de dignité, les « fugues » ne pourraient-elles pas être plus souvent envisagées comme des sorties qui auraient du sens pour la personne malade et sans systématiquement de vécu douloureux pour elle ?
Franco A. et al. Alzheimer, fugues, technologies. Contrainte ou liberté ? Rev Gériatr 2020 : 45(3) : 177-178. Mars 2020. www.revuedegeriatrie.fr/index.php (texte intégral).