La lettre

Édito

Date de rédaction :
01 janvier 2006

Agir pour préparer les sociétés au vieillissement

Le vieillissement de la population et ses conséquences en tête desquelles la hausse du nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont désormais un sujet de préoccupation majeur des gouvernements de nombreux pays du monde. Partout, dans la presse internationale, la nécessité d’agir pour trouver des solutions aux conséquences du vieillissement est perceptible. Cette prise de conscience soulève de nombreuses inquiétudes : quelles politiques sociales adopter ? Quelles sont les politiques budgétaires appropriées ? Ou encore quelles limites doit-on fixer à la recherche scientifique ?
Cette dernière question est au cœur d’un débat animé outre-atlantique. En rappelant à l’occasion du Discours sur l’Etat de l’Union, en janvier dernier, sa réprobation d’une recherche trop poussée sur les cellules souches, le président américain exprimait l’inquiétude de beaucoup quant à une dérive possible de la recherche sur les embryons humains. Ces travaux offrent pourtant un espoir pour la lutte contre la maladie d’Alzheimer et le combat mené en leur faveur par la famille Reagan a gagné une opinion publique désormais favorable. Il est fort à parier qu’une augmentation du financement de ce type de recherches sera prochainement votée par le Parlement étasunien (San Francisco Chronicle, SFGate.com). En Europe, les questions éthiques font également débat. Neuf pays européens se sont regroupés dans l’organisation « Meetings of minds » pour établir ce qui doit et ce qui peut être fait en fonction des nouvelles connaissances acquises sur le fonctionnement du cerveau avec, en toile de fond, la rédaction d’une charte éthique. (Meeting of Minds).
Si les inquiétudes sont bien présentes, les politiques et les chercheurs, soutenus par les divers acteurs concernés par les maladies liées au vieillissement, et principalement la maladie d’Alzheimer, agissent pour préparer les sociétés.
Ainsi à partir de 2008, les seniors coréens qui compteront pour plus de 14% de la population en 2018, souscriront à une nouvelle assurance « santé vieillesse » qui permettra d’assurer une couverture à un plus grand nombre grâce à une répartition du financement entre l’Etat et les assurés (The Korea Times). En Espagne, le gouvernement entend réorganiser par décret la filière des soins et l’assistance aux personnes touchées par les maladies neurodégénératives (Diario Médico, Diaromedico.com). Les autorités britanniques, quant à elles, redoublent de vigilance en matière des soins prodigués aux seniors. Aussi, après qu’une inspection des services sociaux a révélé de graves défaillances dans les soins aux personnes âgés invalides, le secrétaire d’Etat aux Care services propose de recenser tous les aidants et de leur fournir une formation adéquate (BBC News, www.bbcnews.co.uk).
Outre-Atlantique, plusieurs associations québécoises réclament par le biais d’un organisme gouvernemental la mise en place de plans pour améliorer les démarches de prévention, les traitements et la recherche (www.la-vie-rurale.info). Début 2005, le gouvernement d’Ontario lançait pour sa part, une campagne de sensibilisation du public aux maladies neurodégénératives et plus particulièrement à la maladie d’Alzheimer (The Toronto Star, TheStar.com).
En Allemagne, la solidarité joue. Les communautés d’habitats regroupant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une démence sénile et des familles se multiplient (Die Welt am Sonntag, www.wams.de). Au Japon, où selon les estimations 29% de la population aura plus de 65 ans en 2025, les seniors qui vivent de plus en plus seuls et isolés, s’organisent et s’entraident (The Washington Post, www.washingtonpost.com).
Enfin du côté de la recherche, les scientifiques s’évertuent à mettre au point des appareils de haute technologie pour faciliter la vie quotidienne des malades et de leurs aidants à l’instar du bracelet-téléphone Columba fabriqué par la société québécoise Medical Intelligence (Les Affaires, www.lesaffaires.com) ou de l’ordinateur buddy du Florida Institute of Technology qui tisse un réseau informatique entre aidants. (Medical News today, Medical News Today).

Par Caroline Marcelin