La grille d’évaluation de la dépendance AGGIR et les plans d’aide APA sont inadaptés aux personnes atteintes de troubles cognitifs, selon France Alzheimer

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Les aidants / les familles

Date de rédaction :
03 novembre 2020

Référentiel national d’évaluation du niveau de dépendance, la grille AGGIR (Autonomie gérontologie – grille iso-ressources) est décriée depuis de nombreuses années par les personnes atteintes de troubles cognitifs, leurs familles et les professionnels qui les accompagnent, écrit France Alzheimer. L’union France Alzheimer a réalisé un sondage auprès de 750 personnes malades et de leurs aidants, afin d’objectiver les principales raisons de l’inadaptation de la grille pour l’évaluation de leurs besoins. Les répondants sont des personnes malades ou des proches aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (69 %), de la maladie à corps de Lewy (7 %), d’une dégénérescence lobaire frontotemporale (5 %) ou d’une autre pathologie apparentée (17 %). Les niveaux de dépendance les plus élevés sont GIR 1 (11 %) et GIR 2 (33 %). Les autres niveaux de dépendance sont GIR 3 (27 %), GIR 4 (27 %) et GIR 5-6 (2 %). Le nombre moyen d’heures d’aide à domicile financées chaque semaine par l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) varie de 13 heures/semaine en GIR 1 à 7 heures/semaine en GIR 4.  La moitié des répondants (48 %) estiment que ce classement n’est pas adapté à leur état de santé ou à celui de la personne qu’ils accompagnent. La principale raison évoquée est l’insuffisance du nombre d’heures allouées dans le plan d’aide par rapport aux besoins réels d’accompagnement. Cette inadaptation est plus élevée pour les GIR 3 et 4 (respectivement 58 % et 71 %). En ce qui concerne les dossiers de demande d’APA et les plans d’aide, 40 % des répondants estiment qu’ils sont difficiles à remplir. 64 % des répondants déclarent avoir entrepris des démarches auprès du conseil départemental ces deux dernières années, principalement pour demander la réévaluation du niveau de dépendance ; 60 % estiment qu’il est difficile de contester les décisions du conseil départemental relatives à leur classement GIR. Seulement 2 % déclarent avoir bénéficié du droit au répit de 500 € prévu par la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) pour financer les besoins de répit de l’aidant principal. Pour l’avenir, les répondants demandent prioritairement du temps de répit pour l’aidant, la possibilité de rester à domicile et la simplification des démarches administratives (accès aux droits, réévaluation des niveaux de dépendance, orientation dans le parcours de vie et de soins de la personne malade et de son proche aidant).

www.francealzheimer.org/sondage-exclusif-france-alzheimer-linadaptation-confirmee-de-la-grille-aggir-et-des-plans-daide-apa, 7 octobre 2020.