La fermeture des accueils de jour a accentué l’isolement des personnes malades et la fatigue des aidants
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« L’isolement est la pire des choses pour une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer », déclare à l’Yonne républicaine Mado Hoguet, membre de l’Association Alzheimer Yonne. Durant le confinement, les accueils de jour ont fermé alors que cette prise en charge constitue un répit pour l’aidant ; pour le malade, cela permet d’exister, de s’habiller, de rencontrer du monde. Ce sont des repères, des bouées de sauvetage. « Ces gens-là n’ont pas compris ce qui se passait. Certaines situations étaient déjà à la limite de la possibilité de maintien à domicile et le confinement n’a pas arrangé les choses. Il ne faut pas se leurrer, il y a eu des situations terribles. Mais cela reste une minorité. Chez certains aidants aujourd’hui, on ressent une vraie fatigue psychologique, émotionnelle. Un groupe de parole a repris, d’autres activités reprennent doucement. Mais il faut aussi que les gens soient volontaires pour revenir et certains préfèrent encore rester chez eux par précaution. Avant le confinement, j’allais au domicile pour faire du soutien aux aidants. J’y retourne progressivement mais tout est différent », explique Mado Hoguet. « Il faut y aller avec un masque, nous n’avons plus le droit de nous toucher et ça, c’est dramatique. Mettre une main sur l’épaule, sur le bras, c’est une manière de montrer que l’on est là pour aider, soutenir. »