La démence, une approche féministe (2)
Échos d'ailleurs
En Ecosse, le centre de développement de services pour la démence (DSDC-Dementia Services Development Centre) de l’Université de Stirling, dans une enquête internationale auprès de deux mille cinq cents personnes, montre qu’il existe des différences significatives dans l’attitude des hommes et des femmes par rapport à la démence.
Le Professeur June Andrews, directrice du DSDC, résume ainsi cette question : « les femmes sont plus souvent atteintes de démence dans le monde entier. Elles ont un risque accru de la développer. Plus souvent que les hommes, elles assurent une activité d’aide auprès des personnes malades, et lorsqu’elles sont des professionnelles de l’aide, elles ont des salaires moins élevés que les hommes travaillant dans le même secteur.
50% des femmes, contre 35% des hommes, craignent la démence davantage que le cancer. Les femmes s’inquiètent plus souvent que les hommes d’une survenue possible de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée chez elles ou chez l’un de leurs proches, alors que les hommes sont davantage enclins à penser qu’un traitement curatif sera disponible de leur vivant.
Pour le Pr June Andrews, « les femmes sont des réalistes et les hommes légèrement plus inconscients (oblivious). Les femmes sont plus anxieuses que les hommes lorsqu’on leur pose des questions sur la démence et sont plus enclines à donner un avis négatif que les hommes. Les femmes sont davantage sensibilisées que les hommes au risque d’une hospitalisation pour la personne malade. Les hommes voient davantage que les femmes l’hospitalisation et les médicaments comme une intervention positive.
Dementia Services Development Center, Dementia Festival of Ideas, University of Stirling. Men think differently about dementia – is this leading us in the wrong direction? A survey of male and female attitudes. 19 octobre 2015. http://dementia.stir.ac.uk/system/files/filedepot/64/jaattitudesreport.pdf.