La déambulation, un trouble du comportement mal connu des Français
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Si les oublis et les troubles de la mémoire des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont bien identifiés et véritablement craints, les autres symptômes de la maladie, notamment la déambulation, restent sous-estimés ou ne sont tout simplement pas connus des Français, relève Doc’Alzheimer. Ce trouble du comportement, difficile à comprendre, pousse les personnes à marcher sans s’arrêter. Ce symptôme anxiogène, motivé par un but ou non, s’observe de jour comme de nuit, à domicile et en établissement. Seuls les proches ou les professionnels savent que la personne malade ne peut réprimer son envie de déambuler. Et plus on l’en empêchera, plus ce besoin de se déplacer sera exacerbé. Pendant les longues semaines du confinement, les personnes malades et les aidants familiaux ont vécu un véritable enfer, alerte Joël Jaouen, président de l’Union France Alzheimer et maladies apparentées. « Certains ont bravé l’interdit en sortant plus qu’une heure et au-delà du kilomètre autorisé. Certains se sont fait contrôler, se sont justifiés et ont été parfois verbalisés. Au-delà de l’amende, c’est la méconnaissance et le mépris qu’ils retiennent, eu égard à une pathologie a priori si connue. Ils ont attendu un signe du ministre de la Santé. Mais rien n’est venu. Ils ont dû se débrouiller, seuls, sans solution de répit. A l’heure où le déconfinement est effectif, ils sont confrontés à une impossibilité de faire respecter les gestes barrière à leur proche. Combien de temps vont-ils tenir ? » s’interroge Joël Jaouen. Il appelle le gouvernement à augmenter les places de répit, décloisonner le sanitaire et le médico-social, apporter les aides au moment opportun et ouvrir les conseils de vie sociale des EHPAD à une représentation extérieure pour porter la voix des familles.
Doc’Alzheimer, avril-juin 2020.