La Confusionite, de Colette Roumanoff

Société inclusive

Date de rédaction :
20 février 2016

Une comédie de boulevard pour parler de la maladie d’Alzheimer, n’est-ce pas une gageure ? interroge le Télégramme. Pour Colette Roumanoff, qui a présenté sa pièce La Confusionite à la salle Bleu Pluriel de Trégueux (Côtes-d’Armor) : « c’est plus logique qu’il n’y paraît, car au fil de la maladie, le langage des malades se déconstruit, ils sont très sensibles aux sons, aux rimes et aux calembours, tout à fait dans l’esprit de la pièce. Les malades rebondissent souvent sur les sonorités du dernier échange, sans parfois de lien répondant à notre propre logique. » Comment lui est venue l’idée d’écrire cette pièce ? « En 2009, le docteur Brunat, médecin traitant de mon mari, m’avait demandé de produire un témoignage sur notre façon de gérer la situation. On m’a également demandé de faire des conférences, mais je sentais que les gens avaient du mal à imaginer les choses. J’ai donc pensé qu’en mettant des situations en scène, ce serait plus pédagogique, et cela dédramatiserait. Si les gens sont “plombés” dès le départ, l’aidant et l’aidé se retrouvent en situations de stress. » Dédramatiser, cela suppose de pouvoir relativiser par rapport à la situation vécue au quotidien, par rapport aux clichés sur la maladie. « Il faut vivre par exemple les demandes réitérées des malades qui sont en perte de repères, comme des marques de confiance merveilleuses et non comme des situations stressantes car répétitives. Il n’y a jamais un “truc” qui arrive par hasard, tout s’explique. Tout est compréhensible (…) Il faut comprendre la logique des comportements. »