Jeu et maladie d’Alzheimer : le cadre ludique

Interventions non médicamenteuses

Date de rédaction :
26 avril 2016

« Le jeu peut se présenter comme proposition adaptée pour contribuer au bien-être des résidents mais il est souvent utilisé de façon intuitive ne permettant pas à la séance de jeu de se dérouler de façon efficiente. Le choix des objets ludiques nécessite une culture et une analyse du jeu qui font souvent défaut aux professionnels, les obligeant à endosser une posture d’aidant, souvent trop interventionniste, limitant alors l’autonomie et la maîtrise du résident, explique L’Institut du Bien Vieillir Korian. « En pensant l’aménagement d’un espace de jeu, nous nous engageons dans une meilleure compréhension de la maladie d’Alzheimer… L’environnement du malade d’Alzheimer se transforme, à l’image de l’éducation nouvelle, dans un environnement synonyme d’initiative, d’activité, de liberté, d’autonomie. Un environnement au service d’une réhabilitation de l’estime de soi, de la confiance en soi, un environnement où la résilience, même éphémère, devient possible ». L’Institut du Bien Vieillir Korian publie le premier livret pédagogique concernant LUDIM, une intervention non médicamenteuse qui modélise les conditions d’animation de séances de jeu pour les personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer. Ce livret est destiné aux soignants, aux personnels de santé concernés et aux aidants.

Le concept a été expérimenté grâce à une étude pilote en partenariat avec le Centre national de formation aux métiers du jeu et du jouet (FM2J) de Lyon, le centre de recherche clinique Vieillissement-Cerveau-Fragilité et le centre mémoirede ressources et de recherche (CMRR) de Lyon,l’institut du Bien vieillir Korian et six établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) Korian de la région Rhône-Alpes.Uneétude piloterandomisée, en simple aveugle, a été menée auprès decinquante-quatre personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer suivies pendant quatre mois. Des échellesd’évaluation standardisées dans descahiers d’observation ont permis dedémontrer que : le jeu permet une évolution du bien-être du résident ; une séance de jeu dans le cadre ludique permet d’augmenter la qualité de vie et lesinteractions sociales de façon plus importante qu’une séance de jeu sans cadre ludique ; le cadre ludique permet de diminuer les troubles ducomportement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer lors des séances de jeu ; le cadre ludique permet au professionnel de repenser sespratiques, de les faire évoluer pour éviter sa propre mise enéchec et celle du résident. Cédric Gueyraud, chargé d’enseignement à l’Université Lyon-2 et directeur du centre national de formation aux métiers du jeu et du jouet, est lauréat d’une bourse doctorale 2015 de la Fondation Médéric Alzheimer, pour sa recherche en sciences de l’éducation intitulée : « Jeu et résilience dans la maladie d’Alzheimer : le cadre ludique comme approche thérapeutique non médicamenteuse ».

Korian. Jeu et maladie d’Alzheimer. Mai 2016. www.institutdubienvieillirkorian.org/wp-content/uploads/2016/04/Guide-jeu-en-EHPAD-inter.pdf (texte intégral). www.silvereco.fr, 4 mai 2016. Bathsavanis A et al. Effet d’un nouveau cadre ludique comme intervention non médicamenteuse dans la démence sur la qualité de vie. Congrès national 2014 des unités de soins, d’évaluation et de prise en charge Alzheimer, 11-12 décembre 2014, Paris.