Isolement des personnes âgées confinées à domicile : quelles actions ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
24 avril 2020

Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a demandé à tous les préfets d’enclencher les plans d’alerte et d’urgence habituellement mis en place lors des canicules, correspondant au niveau 2. Ces plans permettent aux communes d’activer l’appel et le soutien aux personnes isolées âgées et/ou handicapées à domicile.

Marie-Anne Montchamp, présidente du Conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, rappelle que l’on compte 4,5 millions de personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile, dont la moitié sont seules, généralement des femmes, la plupart en ville. Un confinement efficace doit éviter leur contamination. Mais pour continuer à vivre, beaucoup ont besoins de l’aide indispensable d’une auxiliaire de vie pour faire les courses, la toilette, les repas. Or ces auxiliaires, qui ont de tout petits salaires, doivent faire garder leurs enfants, n’ont pas de masques, pas de gants… Beaucoup se sont mises en arrêt maladie, par peur pour elles-mêmes mais aussi par crainte de contaminer les personnes âgées. Pour Marie-Anne Montchamp, « cela peut tenir une semaine, 15 jours, mais pas 6 semaines. Les voisins, bénévoles, ne peuvent venir qu’en appoint car ils n’ont pas les savoir-faire de l’aide à la toilette, à la prise de médicaments… Le front de l’hôpital est vital, mais je pousse un cri d’alerte pour qu’on soutienne ce deuxième front qu’est l’aide à domicile. Il faut que les auxiliaires de vie soient reconnues financièrement, qu’on puisse adopter des circuits dérogatoires pour gagner du temps. On est en train de monter des réponses rapides, très souples, par exemple pour qu’elles n’aient plus à faire la queue une heure à la pharmacie pour s’entendre dire qu’il n’y a plus de masques pour elles, mais aussi pour avoir sur smartphone des conseils pratiques en l’espace de quelques minutes si elles doivent mettre quelqu’un sous oxygène, le rassurer, lui préconiser des techniques respiratoires. Le national doit faire en sorte que les financement arrivent, et le local doit mettre en place une organisation avec les mairies, les structures d’aide à domicile, les associations… La crise, qui balaie tout sur son passage, va nous démontrer que dans le domaine de la santé publique, le soutien aux personnes âgées est un axe absolument déterminant. »