Impact croisé des troubles neurocognitifs et de la fragilité

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Date de rédaction :
04 juin 2020

Le déficit cognitif et la fragilité sont des déterminants de santé importants, indépendamment associés à un risque accru de troubles neurocognitifs sévères. En Suède, l’équipe de Laura Fratiglioni, du département de neurobiologie, sciences du soins et société de l’Institut Karolinska de Stockholm, a réalisé une méta-analyse portant sur 14 302 personnes atteintes de troubles neurocognitifs légers. Le risque de développer des troubles neurocognitifs majeurs est multiplié par 3,83 : le risque de fragilité est multiplié par 1,47 ; le risque de développer à la fois des troubles neurocognitifs majeurs et de fragilité est multiplié par 5,36. Pour les chercheurs, la concomitance d’un déficit cognitif et d’une fragilité physique est un marqueur clinique de troubles neurocognitifs majeurs incidents.

Colleen Maxwell et ses collègues, de l’École de pharmacie de l’Université de Waterloo (Ontario, Canada), ont analysé les associations entre les troubles neurocognitifs, la fragilité, la mortalité, l’hospitalisation d’urgence et l’admission en établissement d’hébergement, à partir d’une cohorte rétrospective de 153 125 personnes âgées de 50 ans et plus, en reliant les données cliniques et administratives des personnes en long séjour (60 jours ou plus). La fragilité est mesurée à l’aide d’un index calculé à partir de l’accumulation de déficits de santé potentiels (66 variables dérivées de l’index RAI-HC). Les personnes atteintes de troubles neurocognitifs majeurs sont plus âgées que les autres (83,3 ans contre 78,9 ans), plus fragiles (30,3 % contre 24,2 %), sont hospitalisées moins souvent en urgence (risque relatif réduit de 16 %), ont une mortalité réduite de 13 %, et ont un risque d’admission en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes multiplié par 2,6. La fragilité modifie significativement l’impact des troubles neurocognitifs sévères sur l’entrée en établissement d’hébergement (risque multiplié par 5,57 pour les personnes pré-fragiles et multiplié par 7,05 pour les personnes fragiles).

Grande G et al. Co-occurrence of cognitive impairment and physical frailty, and incidence of dementia: Systematic review and meta-analysis. Neurosci Biobehav Rev 2019; 107: 96-103. 3 septembre 2019. https://reader.elsevier.com/reader/sd/pii/S0149763418309382 (texte intégral). Thomas KR et al. MCI-to-normal reversion using neuropsychological criteria in the Alzheimer’s Disease Neuroimaging Initiative. Alzheimers Dement, 5 septembre 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31495605.