Identité sexuelle

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
23 juin 2020

Plusieurs études qualitatives récentes se sont plus spécifiquement penchées sur le vécu des personnes âgées LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres) présentant une démence, relève Anne-Claude Juillerat van der Linden, chargée de cours à l’Université de Genève, neuropsychologue et animatrice du blog Mythe Alzheimer. De façon générale, le défi auquel sont confrontées ces personnes est de résister à une double stigmatisation : celle en lien avec le diagnostic de démence et celle associée à leur sexualité. Cette résistance passe par une série de décisions difficiles, impliquant notamment le fait de dévoiler ou non leur sexualité, tout en s’assurant que les meilleurs soins continueront à leur être prodigués, et en tentant de promouvoir leur individualité et celle de leur couple. Dans ce contexte, les partenaires ont un rôle particulièrement important à jouer. Des recommandations sont proposées pour les professionnels.

Francis Carrier, président de Grey Pride et défenseur des minorités sexuelles âgées, déclare aux Assises nationales des EHPAD 2018 : « il faut donner de la voix mais également permettre à tous d’être visibles. Les générations précédentes considéraient que leur orientation sexuelle faisait partie de leur intimité. Il n’y avait pas de revendication, donc pas de visibilité et pas d’identité. » Même à 80 ans, « ne pas pouvoir dire qui on est et revenir dans le placard à cet âge, c’est nier toute son histoire et les personnes avec qui on a vécu toute sa vie. On devient un mineur que l’on protège, le droit au risque est tout le temps nié. »

www.mythe-alzheimer.org/2018/05/les-personnes-agees-invisibles-les-aine-e-s-lesbiennes-gays-bisexuelles-et-transgenres-lgbt.html, mai 2018. Le Mensuel des Maisons de retraite, avril 2018.