Hospitalisations non programmées : un risque accru de déclin cognitif et de décès

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Date de rédaction :
27 juillet 2020

James, épidémiologiste au centre médical de l’Université Rush à Chicago (États-Unis), et ses collègues, ont suivi, pendant 5 ans, 777 personnes âgées en moyenne de 81 ans. Durant cette période, 222 personnes ont été hospitalisées au moins une fois de façon programmée et 418 au moins une fois en urgence. La vitesse du déclin cognitif est similaire chez les personnes non hospitalisées et chez les personnes hospitalisées de façon programmée, mais elle est doublée chez les personnes hospitalisées en urgence.

Au Royaume-Uni, Carole Fogg ses collègues, des centres de recherche et d’innovation des hôpitaux de Portsmouth et de Southampton, ont étudié 21 399 hospitalisations d’urgence de personnes âgées de 75 ans et plus. 27 % de ces personnes étaient atteintes de troubles cognitifs. Parmi celles-ci, 61,5 % étaient atteintes de démence. Un diagnostic de déficit cognitif est associé à un risque de mortalité à l’hôpital accru de 34 %, un diagnostic de démence à un risque de mortalité de 78 %. Cette surmortalité est également observée sans des proportions comparables dans les 30 jours suivant l’hospitalisation non programmée. Le taux de réhospitalisation est augmenté de 21 % chez les personnes atteintes de déficit cognitif et de 47 % chez les personnes atteintes de démence.

Toujours au Royaume-Uni, Peter McCann, directeur du département de gériatrie des hôpitaux universitaires du Lancashire, a mis en place depuis 5 ans une équipe de prise en charge proactive des personnes âgées de 75 ans et plus, hospitalisées en urgence, quelle que soit la spécialité médicale concernée. Un repérage systématique du syndrome confusionnel et de la démence permet d’identifier les personnes les plus fragiles, qui pourraient bénéficier d’une évaluation gériatrique standardisée et d’interventions ciblées. Depuis la mise en place de cette équipe de prise en charge proactive des personnes âgées, la durée de séjour et le taux de réhospitalisation ont été réduits de 50 %. Près de 10 millions de livres sterling (11,6 millions d’euros) ont été économisées. Pour 1 livre investie dans ce service, l’hôpital réalise une économie de 12 livres.

James BD et al. Cognitive decline after elective and nonelective hospitalizations in older adults. Neurology 2019; 92(7): e690-e699. 12 février 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30635482.

Fogg C et al. Cognitive impairment is independently associated with mortality, extended hospital stays and early readmission of older people with emergency hospital admissions: A retrospective cohort study. Int J Nurs Stud 2019 : S0020-7489(19)30036-7. 8 février 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30850127. McCann P. The proactive elderly care team: dementia screening of over 20 000 patients. Br J Hosp Med (Lond) 2019; 80(3): 162-166. 2 mars 2019. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30860910.