Homo ignorans : le choix délibéré de ne pas savoir

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Date de rédaction :
12 mai 2016

Ralph Hertwig, du centre d’études de la rationalité adaptative de l’Institut Max-Planck du développement humain à Berlin, et Christophe Engels, de l’Institut Max-Planck pour l’étude des biens collectifs à Bonn (Allemagne), rappellent que l’établissement de la séquence génétique du génome humain avait été fait sur les gènes du Dr James Watson, co-découvreur de la structure en double hélice de l’ADN (acide désoxyribonucléique) et prix Nobel en 1962. A la publication des résultats, en 2008, celui-ci avait demandé expressément de ne pas divulguer l’information sur le gène de l’apolipoprotéine E [codant pour un transporteur du cholestérol et dont une mutation constitue un facteur de susceptibilité génétique de la maladie d’Alzheimer, dont était atteinte l’une de ses grand-mères]. Pour les auteurs, « les psychologues ont jusqu’ici accordé relativement peu d’attention à l’étude de l’ignorance, a fortiori quand elle est délibérée. Pourtant, le désir de ne pas savoir n’est pas une anomalie, mais un choix de rester dans l’incertitude. Ce choix est motivé par des raisons cognitives et économiques, dont les conséquences individuelles et collectives exigent d’analyser à la fois les jeux d’acteurs et l’environnement. »

Hertwig R et Engel C. Homo Ignorans : Deliberately Choosing Not to Know. Persp Psychol Sci 2016 ; 1(3) : 359-372. http://pps.sagepub.com/content/11/3/359.abstract.

Nyholt DR et al. On Jim Watson’s APOE status: genetic information is hard to hide. Eur J Hum Genet 2009 ; 17(2): 147–149. Février 2009.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2986051/pdf/ejhg2008198a.pdf.