Gouvernance du champ social et médico-social

Alors que la Fédération nationale d’associations de directeurs d’établissements (FNADES) questionne à l’occasion de ses états généraux, la « dirigeance » et la « gouvernance » dans le secteur social et médico-social, deux directeurs s’inquiètent des orientations récentes en la matière, particulièrement des contrats d’objectifs et de moyens. Jacques Tène, directeur d’un établissement médico-social en Haute-Garonne et sociologue, refuse de « n’être qu’un simple exécutant de décisions prises ailleurs ». « Mutualiser, créer des pôles� A quelles valeurs éthiques fait-on référence pour cheminer vers ces conceptions de l’organisation ? ». Pour Jean-Marie Laurent, président de la FNADES, les concepts de « dirigeance » et de « gouvernance », empruntés au monde marchand, envahissent sournoisement le champ social et médico-social, venant colorer les pratiques et les mentalités. Il craint d’assister à la transformation des modes de gestion sur le modèle de l’entreprise : « avec la convergence tarifaire, les petits établissements vont devoir, d’ici deux ou trois ans, s’aligner sur les tarifs les plus bas qu’auront pu mettre en place certaines grosses structures en tirant les coûts et la qualité à la baisse ». Le sociologue Michel Chauvière, pour qui « trop de gestion tue le social », remet en cause les pratiques de management inspirées de l’entreprise, qui sont selon lui instrumentalisées par la pensée néo-libérale. Christian Rollet, du Comité national de l’action sociale (CNAS), a proposé quatre axes de travail : admettre la nécessité de l’évaluation comme preuve d’efficacité ; impliquer les usagers pour mieux leur répondre et renforcer l’impact des interventions ; travailler avec les élus puisque la décentralisation les place au c�ur de l’action sociale ; mettre à jour en permanence les connaissances via la formation et la recherche.
Actualités sociales hebdomadaires , 7 décembre 2007. Direction(s) , décembre 2007.www.agevillagepro.com , 10 décembre 2007.